Biodiversité : l'avenir des zones humides passe par l'élevage extensif
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Dans les milieux humides, reconnus pour les services écosystémiques qu’ils rendent, l’élevage et la biodiversité sont liés. Suite à une demande des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) proposent des modes de gestion de ces élevages afin de mieux préserver les qualités écologiques de ces zones dans des conditions soutenables pour les acteurs. Elles sont fondées sur trois notions :
- une approche globale et systémique de niveau territorial ;
- une prise en charge collective des questions d’intérêt général dans les registres de la gestion des niveaux d’eau, du foncier et de l’accessibilité au marais, des questions sanitaires et de lutte contre les espèces invasives ;
- une production agricole extensive, privilégiant la qualité des produits et leur reconnaissance (label, appellation, agriculture biologique), diminuant les charges et tirant le meilleur parti des potentialités des milieux humides.
Miser sur l’intelligence collective d’acteurs locaux
Car pour les auditeurs, l’avenir de ces zones humides passe par l’élevage extensif. Actuellement, des initiatives prometteuses émergent grâce à l’intelligence collective d’acteurs locaux. Mais faute d’appropriation, de dynamique collective, de projet global et cohérent, faute aussi de moyens, ces initiatives restent trop souvent à l’état de préconisations ou d’ébauche.
La mission propose une méthodologie visant à mettre les agriculteurs au cœur d’un projet territorial. Elle recommande la conduite et la prise en compte des aspects sociaux du changement, la constitution de groupes locaux de coopération et de dialogue, une posture de co-construction des solutions. Des travaux de recherche s’avèrent aussi nécessaires afin d’apporter à chaque éleveur les moyens de définir son bon système pâturant : recherche technique sur les qualités fourragères et transfert des bonnes pratiques de gestion des prairies.
Définir les objectifs environnementaux au niveau territorial
La mission en appelle à la mise en place de mesures agroenvironnementales collectives spécifiques, assises sur les objectifs environnementaux définis au niveau du territoire au regard des espèces et milieux d’enjeu prioritaire.
Ces recommandations s’appuient notamment sur cinq visites sur le terrain : marais de Brouage en Charente Maritime et de l’Ouest, marais et zones humides des Hauts de France, marais du Cotentin et du Bessin, marais Vernier, Camargue.