Les tonnages d’antibiotiques utilisés en France sont comptabilisés depuis 1999. Ils s’élevaient alors à 1311 tonnes, contre 514 en 2015. « Depuis 2011, année de référence du plan Écoantibio, la réduction se situe à 28,4 %, précise Gérard Moulin, de l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Mais le volume, en soi, est moins significatif que l’exposition des animaux, une donnée qui prend en compte l’activité et la posologie des antibiotiques utilisés. »

L’exposition des animaux est elle aussi en baisse globale de 20,1 % depuis 2011. Par filière, 2015 marque également un recul de l’exposition par rapport à 2014 : -9,5 % pour les bovins, -24,1 % pour les porcs, -22,1 pour les volailles ou encore -17,8 % pour les lapins.

Objectif spécifique pour les antibiotique critiques

Fluoquinolones et céphalosporines, antibiotiques critiques, font l’objet d’un objectif de réduction spécifique, imposé par la loi d’avenir pour l’agriculture : -25 % en trois ans, avec 2013 comme référence. L’ambition semble à portée de main : fin 2015, soit un an avant l’échéance, l’exposition des animaux aux céphalosporines est réduite de 21,3 %, et celle aux fluoroquinolones de 22,3 %.

Si la colistine n’est pas considérée comme antibiotique critique, ce classement est à l’étude. Des cas de résistances humaines ayant été détectés principalement en Chine, mais également en France (quatre cas recensés), la vigilance est accentuée. L’exposition, dans les élevages français, a reculé de 25 % par rapport à 2011.

« Les objectifs d’Écoantibio et de la loi d’avenir agricole sont en passe d’être atteints, ce qui est une satisfaction, mais il faut au moins maintenir les efforts consentis pour aller encore plus loin », conclut Gérard Moulin. De son côté, le ministère de l’Agriculture voit en ces résultats « le fruit de la mobilisation et de l’engagement de tous les acteurs privés et publics, et notamment les vétérinaires et les éleveurs. »