GES en élevage : faire évoluer les pratiques et instaurer un climat positif
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La conférence organisée les 9 et 10 juin à Paris sur le thème « L’élevage des ruminants, acteur des solutions climat », a été l’occasion de mettre en avant les leviers de l’élevage pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre. Mais le message commun à tous les intervenants concernait plutôt l’ambiance qui règne autour du secteur, à rendre plus positive pour avancer. Orienter les rations vers le lin, la luzerne ou le lupin, riches en oméga 3, c’est la piste mise en avant par l’association Bleu-Blanc-Cœur. A la clé : 12 % du taux de méthane émis économisable. L’alimentation des troupeaux offre d’autres ressors. Elle produirait à elle seule 45 % des émissions liées à l’élevage, selon la FAO, notamment en période hivernale, quand la pâture n’est plus possible. Maïs produit intensivement et soja importé doivent faire de la place à d’autres sources de protéines produites en France, selon Patrice de Laurens, directeur du service international du ministère de l’Agriculture, pour qui l’autonomie alimentaire est vertueuse pour le climat. Changer les pratiques et l’atmosphère Le maintien des prairies, stockeuses de carbones, a également été cité, tout comme la sélections de races « efficaces ». Comprenez des animaux capables de mettre bas de manière précoce et plus robustes face à la maladie, pour limiter les périodes non-productives. Stéphane Le Foll, qui a conclu l’évènement, a mis en avant la valorisation des déjections. Dans ce cadre, le plan Emaa a pour ambition de mettre en place 1000 méthaniseurs à la ferme d’ici à 2020 afin de limiter les émissions et le recours aux engrais de synthèse (Voir notre article : Le Foll réaffirme ses ambitions sur la méthanisation). Pour se diriger vers une viande « zéro carbone », ou « climatiquement neutre », les acteurs présents, et particulièrement les représentants des pouvoirs publics, ont évoqué la nécessité d’une décrispation générale. « Il faut sortir de la tête des citoyens que l’agriculture est un problème et faire valoir les solutions qu’elle apporte », a lancé Stéphane Le Foll. Sénateur du Jura, Gérard Bailly déplore que l’atmosphère actuelle sape le moral des agriculteurs et décourage les vocations. Joseph Lunet, chargé de mission biomasse, biocarburants, agriculture et forêt au ministère de l’Ecologie, exprime quant à lui sa priorité : « réduire les angoisses infondées du secteur. » Marie-Thérèse Bonneau, de la Fédération nationale des producteurs de lait, et Bruno Dufayet, agriculteur, rejoignent le consensus général pour affirmer la nécessité de communiquer auprès des citoyens, afin de quitter le rôle de « bouc émetteur ».