La biscuiterie Saint-Michel n’utilise que des œufs pondus en plein air
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Depuis le début de l’été 2015, la marque de biscuits Saint-Michel a fait le choix de n’utiliser que des œufs pondus en plein air. Explications de Romain Leycuras, en charge de la responsabilité sociétale de l’entreprise.
RE : Quelle est l’origine de cette démarche ?
RL : C’est avant tout une philosophie d’entreprise. Nous sommes sensibles à la thématique du bien-être animal et à ses enjeux. Fin 2012, nous avons décidé d’utiliser des œufs catégorie 1, pondus en plein air, pour l’une de nos marques, Cocotte. Cette gamme produite avec une approche très durable, y compris pour les autres ingrédients, devait être une niche : nous avons été surpris de son succès, qui a dépassé nos pronostics. Cela nous a donné l’idée et la motivation d’étendre la démarche à l’ensemble de nos produits. C’est un projet d’envergure : il faut 300 000 poules pour répondre au besoin annuel en œufs de Saint-Michel.
RE : Quel est l’impact économique de ce choix ?
RL : Avant, nous utilisions des œufs de catégorie 3, pondus en cage. Les poules sont passées de 0,50 m² par animal à 4 m². Cela génère un coût supplémentaire d’environ 30 % pour Saint-Michel. Nous le prenons en charge, sans le répercuter sur le produit. L’idée est de convaincre de nouveaux consommateurs plutôt que de faire payer plus. Nous misons sur des emballages pédagogiques pour expliquer nos choix. La marque Cocotte nous a montré qu’il existe une vraie demande. Même des amateurs de bio sont venus à nous, car la démarche leur parlait.
RE : Quelles sont les prochaines étapes ?
RL : Nous allons creuser plus loin l’aspect filière, nouer des liens directement avec des producteurs. Mais nous ne voulons pas devenir un porte-étendard de cette seule cause : notre approche est plus globale. Par souci de crédibilité, et par conviction, nous sommes investis dans la filière d’agriculture raisonnée CRC pour notre blé, et nous avons entamé une démarche de filière également pour notre beurre. Nous nous positionnons pour tordre le cou à l’idée reçue selon laquelle les industriels de l’alimentaire de se sont pas de la qualité de leurs produits.