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Méthanisation : déploiement difficile, mais fort potentiel

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L’Académie des technologies a présenté une étude sur la filière biogaz en France, lors d’un colloque organisé le 31 mars à l’école Centrale de Marseille. L’étude évoque un déploiement difficile, explicable par le temps nécessaire avant le retour sur investissement pour les agriculteurs, et des conditions de collectes complexes pour la récupération des déchets hautement méthanisables. Combiner ressource agricole et déchets urbains L’Académie relève toutefois un fort potentiel de croissance de la méthanisation, en mettant l’accent sur la combinaison des ressources d’origine agricole et des bio -déchets urbains au sens large. « Côté R&D, la production du biogaz est une technologie mature et n’a pas besoin de grands programmes de recherche et développement. Elle nécessite désormais une optimisation des procédés et de perfectionnements technologiques pour faire monter en puissance les installations industrielles », notent les auteurs de l’étude. Les politiques publiques ont la clé Pour exprimer son potentiel, le secteur a besoin de conditions structurantes plus abouties : « L’augmentation de la production française de biogaz dépend largement des politiques publiques mises en place et des soutiens, tant réglementaires que financiers dont elle peut bénéficier. » L’Académie juge que les pouvoirs publics ne sont pas assez investis. Si les incitations économiques existent, la complexité administrative, « excessive », freine les porteurs de projet et les collectivités. Au-delà de l’aide financière ou de la simplification administrative, l’Etat peut également lever certains obstacles réglementaires. Et notamment concernant la commercialisation des substrats organiques, indispensable à l’équilibre économique de la filière de valorisation, rendue difficile de part le statut réglementaire des digestats, encore flou. Ce travail dissèque, depuis plusieurs années, les aspects technique, économique et réglementaire du secteur, et repose sur l’audition « des meilleurs spécialistes français du domaine, tant les chercheurs du secteur académique que les industriels », selon ses auteurs.