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Produits de biocontrôle : la feuille de route fait son chemin

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Le premier Congrès international sur les produits naturels et le biocontrôle, qui s’est tenu du 19 au 21 septembre à Perpignan, a été l’occasion pour Emmanuelle Soubeyran d’exposer l’état d’avancement de la feuille de route du ministère chargé de l’Agriculture sur les produits de biocontrôle. Car pour la chef du service de la prévention des risques sanitaires de la production primaire à la DGAL, ces produits alternatifs représentent bel et bien un des leviers important de la protection intégrée et donc de la réussite du plan Ecophyto 2018 dont elle est responsable. « L’accord-cadre sur les produits de biocontrôle devrait être signé lors du prochain Comité national d’orientation et de suivi du plan Écophyto 2018, le 9 octobre (voir actualité suivante), et le portail informatique de la protection intégrée, EcophytoPIC, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à l’Acta, devrait quant à lui être opérationnel en novembre », a-t-elle précisé. Emmanuelle Soubeyran compte par ailleurs sur la nouvelle obligation d’agrément du conseil agricole pour faire progresser les méthodes alternatives. « Les entreprises qui ne respectent pas les règles, qui ne proposent jamais de solutions alternatives, pourraient se voir retirer leur agrément », a-t-elle affirmé. Du biocontrôle dans les BSV « Nous travaillons par ailleurs sur des fiches techniques qui permettraient d’insérer, au moment opportun, dans les BSV, des recommandations relatives aux méthodes alternatives », a également indiqué Emmanuelle Soubeyran. Enfin, l’officialisation du Nodu Vert Biocontrôle (voir notre lettre du 11 septembre) et sa différenciation du Nodu global devrait tirer l’utilisation des produits de biocontrôle vers le haut. Des produits qui, selon Jean-Pierre Princen, président d’IBMA* France, sont encore trop peu nombreux en Europe : « Les solutions de biocontrôle des insectes proposées aux producteurs sont au nombre de 151 aux Etats-Unis, alors qu’ils ne sont que de 42 en Europe. Et pour les maladies, les adventices et les nématodes, ils sont respectivement de 55 contre 21, de 9 contre un et de 5 contre un. Actuellement, les firmes qui affirment leur ambition en matière de biocontrôle sont principalement domiciliées aux Etats-Unis et en Asie ». Et Jean-Pierre Princen de lancer le défi aux 250 participants au Congrès, dont de nombreux chercheurs et industriels, de la création d’une puissante industrie du biocontrôle en France et en Europe. Faciliter la mise en marché Pour favoriser la mise sur le marché des produits de biocontrôle, « un guide pédagogique sera publié début 2013 pour accompagner les demandeurs dans l’homologation de leurs spécialités, a ajouté Emmanuelle Soubeyran. La France devrait par ailleurs bientôt porter au niveau européen un projet de lignes directrices pour des méthodes d’évaluation spécifiques à ces produits. » *IBMA : Association internationale des industries du biocontrôle.