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Seine-Normandie : l’état des rivières s’améliore plus vite que celui des nappes

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L’Agence de l’eau Seine-Normandie a fait un état des lieux des eaux du bassin, le 18 mars à Paris. L’occasion de mettre en avant les efforts consentis pour la réduction des pollutions, qui porte ses fruits au niveau des rivières, mais qui tarde à impacter l’état des nappes souterraines. « Les pollutions par la matière organique en dix ans ont été considérablement réduites entre 2000 et 2011, notamment au niveau industriel et au niveau domestique, introduit Heri Andriamahefa, chef de service Connaissance des milieux aquatiques. Les pollutions domestiques sont en effet passées de 150 000 t/an à 100 000 t/an, et les pollutions industrielles de près de 25 000 t/an à moins de 5 000. La réduction est moins sensible pour le domaine agricole, dont les émissions sont passées de quelque 28 000 t/an à 25 000. Les outils de mesure de la pollution par les nitrates ayant évolué entre 2000 et 2011, la tendance est « incertaine », selon Heri Andriamahefa. Au niveau pesticides, en revanche, « pas de progrès », les tonnes de substances actives relevées restent voisines de 15 000 t/an. Entre 60 et 150 ans pour restaurer les nappes d’eau Si tout n’est pas encore parfait, les efforts consentis portent néanmoins leurs fruits : 38 % des cours d’eau sont aujourd’hui en bon état écologique (variété et quantité d’espèces présentes, conditions favorables à leur maintien), contre 23 % il y a quatre ans. L’état chimique n’a, lui, pas réellement évolué… « Sauf si on  »oublie«  les hydrocarbures aromatiques polycycliques, qui sont responsables du mauvais été de nombreux cours d’eau, et qui sont le fruit de l’automobile et du chauffage, nuance Michèle Rousseau, directrice de l’Agence. Sur les autres critères chimiques, 21 % des cours d’eau se portent mieux. » Au niveau souterrain, 39 des 53 nappes du bassin restent dans un état médiocre entre 2007 et 2010. Deux ont perdu leur bonne qualité, mais cinq se sont améliorées. « A ce niveau, la latence est très grande, affirme Heri Andriamahefa. Si on arrêtait toute activité polluante aujourd’hui, il faudrait encore un peu plus de 60 ans pour atteindre partout le niveau exigé par la directive nitrate, et 150 ans pour avoir une pureté totale. »