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Surfaces d’intérêt écologique : la mise en œuvre de la réforme est finalisée

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Les modalités concernant la mise en œuvre des surfaces d’intérêt écologique (SIE) qui remplaceront les surfaces en équivalents topographiques (SET) dans le cadre de la PAC 2015 sont désormais arrêtées. Le ministère de l’Agriculture a publié le 26 septembre les points les plus importants du dispositif. Chaque exploitation devra respecter en 2015 un taux de SIE de 5 % de sa surface arable. Le coefficient de pondération pour les surfaces portant des plantes fixant l’azote passe de 0,3 à 0,7. Ainsi un hectare de ces surfaces équivaudra à 0,7 ha de SIE. Les SIE comporteront « les haies ou bandes boisées, les arbres isolés, alignés ou en groupe, les bandes tampons et les bordures de champs, les mares, les fossés et les murs traditionnels en pierre et les terrasses, ainsi que les bandes d’hectares bordant les forêts (si elles ont une largeur minimum d’un mètre) ». Des règles précises sur les dimensions de ces éléments ont été définies. Les hectares en agro-foresterie qui reçoivent ou ont reçu une aide au titre du 2ème pilier de la PAC et les terres en jachères font aussi partie des SIE. Les SIE comporteront également les taillis à courte rotation « sans utilisation d’engrais minéraux ni de produits phytopharmaceutiques, ainsi que les cultures dérobées ou à couverture végétale implantées entre le 1er juillet 2015 et le 1er octobre 2015 par ensemencement d’un mélange ». Enfin, les surfaces portant des plantes fixant l’azote feront partie des SIE. « Pour des raisons de simplicité et éviter des contrôles lourds supplémentaires, aucune exigence de pratique particulière sur ces surfaces ne sera ajoutée », précise le ministère de l’Agriculture. La liste des cultures possibles comprend notamment le pois, la féverole, les lupins, la luzerne, le soja, les trèfles et le sainfoin. Introduction des cultures : la pire des versions, selon FNE France Nature Environnement s’inquiète des conséquences de la reconnaissance des cultures dans les SIE sur la diminution, voire la disparition de refuges et abris pour la biodiversité. « Cela va à l’encontre de la préservation des éléments fixes du territoire, comme les haies, explique Jean-Claude Bévillard, en charge de l’agriculture à FNE. De plus, le coefficient de pondération pour ces cultures a été augmenté de 0,3 à 0,7 : une aberration ! » Alors que l’association demandait au ministre d’interdire l’utilisation d’engrais et de pesticides sur ces cultures utilisées comme SIE, et de ne pas autoriser des fins en alimentation qui inciteraient les agriculteurs à rechercher de la productivité, aucun de ces souhaits n’a été pris en compte. « Les légumineuses n’apportent pas grand-chose d’un point de vue de la biodiversité, ajoute Jean-Claude Bévillard. Nous ne sommes pas contre ces cultures, mais elles doivent être intégrées dans les rotations ». S.Ay et J.P.