Chlordécone aux Antilles, non-lieu définitif mais des appels prévus
Le | Environnement-agroecologie
La décision est définitive. Les juges d’instruction ont prononcé le 2 janvier 2023 un non-lieu suite à l’enquête sur l’empoisonnement au chlordécone aux Antilles, classement qui avait été demandé par le parquet de Paris fin novembre. Les juges estiment principalement que les faits dénoncés en 2006 par des associations martiniquaises et guadeloupéennes sont prescrits.
Pour de nombreuses parties civiles, cette décision apparaît comme un scandale judiciaire venant s’ajouter au scandale sanitaire, reconnu par les juges d’instruction. Plusieurs avocats de parties civiles annoncent déjà vouloir faire appel. Générations futures fait partie des associations qui ne lâcheront pas. « Ce dossier est emblématique du scandale des pesticides qui couve depuis des dizaines d’années en France et ailleurs, déclare Nadine Lauverjat, déléguée générale, dans un communiqué en date du 6 janvier. Les manquements de l’État français et les préjudices colossaux qu’ils soient environnementaux ou sanitaires sont ici avérés. »
Interdit en France en 1990, le chlordécone a continué à être autorisé sous dérogation jusqu’en 1993 sur bananes en Martinique et en Guadeloupe. Il a provoqué une pollution importante et durable des deux îles et est soupçonné d’avoir entraîné une vague de cancers. En décembre 2021, un décret a créé un tableau de maladie professionnelle pour le cancer de la prostate en lien avec l’exposition aux pesticides, et notamment au chlordécone.