Suivi des pesticides dans l’air, la région Auvergne-Rhône-Alpes est à pied d’œuvre
Le | Environnement-agroecologie
Le suivi annuel et national des pesticides dans l’air, c’est parti ! Annoncé courant juillet par Atmo France, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa) et l’Ineris, dans le cadre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air, ce dispositif pérenne mobilise l’ensemble des régions. Stéphane Socquet, directeur adjoint d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, apporte son éclairage sur le suivi mené dans sa région.
Référence agro : Comment la région Auvergne-Rhône-Alpes appréhende-t-elle la mise en place du suivi des pesticides dans l’air ?
Stéphane Socquet : Le nombre de sites est un peu réduit par rapport à la Campagne nationale exploratoire de mesure des résidus de pesticides dans l’air ambiant, Cnep, de 2018-19. Nous sommes passés d’une cinquantaine de sites au niveau national à un site par région, mais cette fois le dispositif a vocation à devenir pérenne. Le site retenu en Auvergne-Rhône-Alpes est positionné à Villefranche, en milieu urbain. Les vignobles du Beaujolais ne sont pas très éloignés, et lors de la Cnep, nous y avions détecté des molécules utilisées en viticulture. L’objectif n’est pas d’être représentatif de l’ensemble de la région : ce site a été retenu pour représenter un type de contexte, relativement distant des parcelles agricoles, complémentaire des relevés dans les autres régions.
De plus, nous intégrons le dispositif dédié au glyphosate. Auparavant, seules les régions les plus consommatrices étaient concernées. Pour cette première année, nous faisons partie des cinq régions à faire ce focus spécifique. Ces résultats seront les premiers récoltés sur notre région.
R.A. : Quel est le calendrier de mise en place de ce suivi ?
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Dispositif de mesure des pesticides dans l’air, ici en Auvergne-Rhône-Alpes.[/caption]
S.S. : Les premiers relevés ont été réalisés cet été. Elles sont en cours d’analyse. Il faudra attendre douze mois pour un premier bilan, afin d’avoir une représentativité satisfaisante par rapport aux cycles des cultures et les applications phytosanitaires sur chaque site. Les enseignements seront tirés par le laboratoire Ineris, qui centralise l’ensemble des données, en collaboration avec les Aasqa. L’an prochain, il nous faudra décider, dans le cadre formalisé de ce suivi, si nous continuons les mesures sur le même site, ou si nous en changeons.
R.A. : Quelles sont les attendus de ce dispositif, aux niveaux national et régional ?
S.S. : Les pesticides dans l’air sont un sujet sociétal montant. Ces produits ont désormais le statut de « polluant d’intérêt national », établi par le ministère de la Transition écologique. Une communication nationale est prévue au bout d’un an. Les données ont notamment vocation à alimenter les travaux de l’Anses, qui a commencé une étude d’évaluation des effets sanitaires des pesticides dans l’air. Mais pour qu’il soit robuste, il faut alimenter ce travail avec un maximum de données, captées sur la longueur.
Au niveau régional, nous avons l’intention d’utiliser cette matière première dans les échanges avec nos partenaires agricoles, notamment les chambres d’agriculture locales. Nous souhaitons, par exemple, éclairer la déclinaison régionale du Plan Ecophyto.