Pesticides dans l’air, Atmo France et l’Ineris lancent un suivi annuel national
Le | Recherche-developpement
Après la réalisation d’une campagne nationale exploratoire, en 2018 et 2019, Atmo France, les Aasqa et l’Ineris annoncent lancer, le 20 juillet, un suivi annuel et national des pesticides dans l’air. 75 molécules seront suivies en métropole et en Outre-mer, via la réalisation de nombreuses mesures au cours de l’année. Les premières données seront disponibles dans un an, à l’été 2022.
Contrairement à d’autres particules, celles de pesticides dans l’air ne sont encadrées par aucune réglementation. Pour mieux appréhender leur diffusion et leur impact sur l’environnement, plusieurs initiatives ont été lancées ces dernières années, à l’image de la Campagne nationale exploratoire de mesure des résidus de pesticides dans l’air ambiant, CNEP, initiée en 2018, dont les résultats ont été diffusés en juillet 2020. Un an plus tard, Atmo France, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, Aasqa, et l’Ineris lancent, le 20 juillet, un dispositif de suivi annuel et national des pesticides dans l’air.
75 pesticides dans l’air surveillés
Les travaux de suivi des partenaires concerneront 75 molécules fongicides, herbicides ou insecticides, soit les mêmes que ceux concernés il y a deux ans par la CNEP. Parmi eux figurent notamment le chlordécone, reconnu comme perturbateur endocrinien ; le folpel, fongicide reconnu cancérogène depuis 2009 ; le lindane, molécule interdite depuis 1998 mais retrouvée dans toutes les régions lors de la CNEP ; le prosulfocarbe ; et le glyphosate dans certains territoires.
26 mesures annuelles en zones urbaines
La métropole et l’Outre-mer sont concernées par ce protocole de suivi. Chaque région a identifié un site en zone urbaine ou péri-urbaine, sur lequel 26 mesures seront réalisées chaque année sur sept jours. Les sites de maraîchage n’auront que 18 mesures à effectuer. Le glyphosate, nécessitant un dispositif de mesure complémentaire, sera suivi de manière « tournante » entre différentes régions, à savoir : l’Occitanie, les Pays-de-la-Loire, Auvergne Rhône-Alpes, la Martinique, la Réunion. Elles complètent les huit régions qui avaient fait l’objet de ce suivi durant la CNEP. 40 mesures seront réalisées, chacune sur 48 heures.
Premiers résultats à l’été 2022
Depuis les années 2000, les Aasqa surveillent les pesticides dans l’air, et agrègent leurs mesures dans la base de données PhytAtmo. Pour la réalisation de ce suivi, elles collaboreront notamment avec le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (Ineris). Leurs précédents travaux communs avaient abouti à la définition d’un protocole harmonisé pour la surveillance des pesticides dans l’air ambiant en 2018, dans le cadre du plan Ecophyto, et mis en œuvre lors de la CNEP.
Les premiers résultats sont attendus pour l’été 2022. Ils seront disponibles dans la base nationale de données de qualité de l’air, Geod’air, la base PhytAtmo et les portails régionaux des Aasqa. « La poursuite de ce suivi reste conditionnée au maintien d’un financement dédié pour les années à venir » , concluent néanmoins les partenaires.