Fabacéé, un deuxième appel à projets pour soutenir les agriculteurs dans la transition énergétique

Intégrer une dynamique d’accompagnement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les consommations énergétiques, telle est l’ambition du programme Fabacéé. Il est doté d’un budget de 17 millions d’euros pour des actions sur trois ans, de 2025 à 2027. Un appel à projet est ouvert jusqu’au 25 avril 2025. Il fait suite à un premier appel à projets lancé en septembre 2024. Il s’adresse aux structures d’accompagnement des agriculteurs (Chambres d’agriculture, coopératives, fédérations ou groupements Cuma, réseaux Civam, Adear, GAB) et permet à leurs adhérents d’être formés, outillés et accompagnés pour mettre en place un plan d’action vers la sobriété et la résilience énergétique de leurs exploitations.

Il est lancé en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique, et s’inscrit dans le cadre des Certificats d’économie d’énergie (CEE). L’objectif est de permettre aux groupes d’agriculteurs de baisser leur consommation d’énergie de 15 % et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, qui représentent environ 30 % des émissions du secteur agricole.

Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Occitanie et Paca

Au-delà des enjeux environnementaux, l’énergie doit être au cœur de la réflexion sur l’agriculture de demain.

Fabacéé est pour l’heure déployé dans les régions Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plus de 1000 agriculteurs, pour 50 000 hectares, bénéficient du programme via le premier appel à candidatures, avec 24 structures, dont Biolait, les Jeunes agriculteurs de Paca, le réseau Civam, la coopérative Eureden, plusieurs Cuma, la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne et la Fédération régionale des agriculteurs Bio de Bretagne. Différents types de production sont représentés dans cette première promotion : mixte élevage / céréales, bovin lait, viticulture, céréales / oléoprotéagineuses, et maraîchage. L’ambition est de réunir entre 2 500 et 3 500 agriculteurs et mobiliser 200 groupes d’agriculteurs.

« Au-delà des enjeux environnementaux, l’énergie doit être au cœur de la réflexion sur l’agriculture de demain. Réduire leur consommation permettra aux agriculteurs de sécuriser leur modèle économique et de sortir progressivement de leur dépendance aux énergies fossiles, qui est encore bien trop importante », indique Simon Bestel, cofondateur de Feve.

« L’énergie représente jusqu’à 20 % des dépenses annuelles pour une exploitation agricole (le double pour les cultures sous serres). Ces consommations énergétiques sont encore dépendantes pour les ¾ des énergies fossiles, dont les cours sont très fluctuants en fonction des crises géopolitiques, sans parler de leur raréfaction. Réduire le volume d’énergie consommé est donc un enjeu crucial pour pérenniser la résilience énergétique et économique des agriculteurs », explique Romain Behaghel, directeur du programme.

Diagnostic et outils de financement

Fabacéé propose un panel d’outils et d’accompagnements financiers :

• Formations et outils de diagnostic : chaque groupe lauréat disposera de formations, d’outils de diagnostic énergétique et climatique, ainsi que de ressources pour suivre et optimiser leur consommation d’énergie ;
• Soutien aux animateurs et aux investissements : le programme permet de financer les postes d’animateurs pour coordonner les groupes, ainsi que les besoins matériels (équipements de mesure, agroéquipements spécialisés) et immatériels (études, voyages d’études) nécessaires à la mise en œuvre des projets ;
• Accès facilité au crédit : pour inciter les exploitants à investir dans des pratiques et équipements énergétiquement sobres, un fonds de garantie est mis en place. En complément, une assurance transition sera expérimentée pour sécuriser les agriculteurs face aux risques économiques de cette transformation.

Fabacéé est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs de l’agroécologie et de la transition énergétique :

• Feve assure la coordination générale.
• Solagro s’occupe des outils de diagnostic et de la formation.
• Arec Occitanie gère les fonds de garantie et le déploiement en région.
• Des acteurs comme Aile et IRA2E sont responsables de l’animation régionale dans les territoires concernés.