1,26 million de tonnes de CO2 économisées grâce aux biostimulants en 2030, selon Capgemini
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Une table ronde était organisée sur le thème des biostimulants, le 28 février au Salon de l’agriculture. Capgemini a présenté une étude de son cru, établissant le potentiel de décarbonation de ces spécialités, et listant les possibles freins à leur déploiement.
Le secteur des biostimulants est identifié par Capgemini comme l’une des technologies stratégiques qui permettra à la France d’atteindre ses objectifs de décarbonation à horizon 2030. C’est l’un des enseignements d’un rapport publié par l’entreprise de conseil en novembre 2022, et mis en lumière lors d’une conférence au Salon de l’agriculture. Selon Benoît Calatayud, directeur transition énergétique chez Capgemini, les biostimulants permettront d’éviter l’émission de 1,26 million de tonnes de CO2 d’ici à 2030, par substitution des engrais traditionnels, très émetteurs. « Le tout, avec un fort potentiel de création de valeur », appuie-t-il.
- Consulter le rapport.
Capgemini liste les points de vigilance
Les experts de Capgemini tablent sur une croissance annuelle de 10 % d’ici à 2030, tout en ciblant des points de vigilance. Le principal écueil à surmonter concerne clairement la lenteur des processus d’homologation. En cela, le constat de Capgemini ne diffère pas de ceux de la profession. Derrière ce principal frein, Capgemini évoque une nécessaire prise main du sujet, plus franche de la part de la recherche publique, en soutien aux travaux des entreprises du secteur. Autre ornière : le manque d’aisance des acteurs de la distribution avec ces technologies. « Une politique de sensibilisation et de formation, au sein des coopératives et négoces, est indispensable », juge Benoît Calatayud.
Les agrofournisseurs se montrent confiants
Xavier Thévenot est directeur innovation et durabilité chez Syngenta, firme phytosanitaire qui s’investit sur le marché des biostimulants. Il admet l’impératif de convaincre le terrain, sans inquiétude toutefois : « Il y a quelques années, nous avons connu la même méfiance, le même inconfort autour du biocontrôle. La pédagogie et l’efficacité des produits ont fini par convaincre. » La directrice de Phyteis, Emmanuelle Pabolleta, perçoit également une dynamique qui ne demande qu’à s’accentuer. « Au delà de leur intérêt propre, qui est réel, les biostimulants entrent tout à fait dans l’approche que nous portons, visant à combiner différents levier pour la protection des plantes, rappelle-t-elle. Nos adhérents ne s’y trompent pas : ils investissent dans ce secteur. »