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19,6 millions de tonnes d’aliments pour l’alimentation animale produites en 2024, selon le Snia

Le | Agrofournisseurs

19,6 millions, telle est la projection du nombre de tonnes d’aliments pour l’alimentation animale produits par les membres du Snia sur l’année 2024, a dévoilé le syndicat de l’industrie de la nutrition animale lors de sa conférence de presse de rentrée le 12 septembre 2024.

Ludovic Michel, Philippe Manry, François Cholat, Stéphane Radet (SNIA) - © D.R.
Ludovic Michel, Philippe Manry, François Cholat, Stéphane Radet (SNIA) - © D.R.

19,6 millions, telle est la projection du nombre de tonnes d’aliments produits par les membres du Snia sur l’année 2024. « Avec la dynamique du moment et la bonne tenue des productions animales, nous devrions peut-être arriver à 19,7 millions », indique Philippe Manry, vice-président du syndicat, lors de sa conférence de presse de rentrée le 12 septembre 2024. Suite à plusieurs années de baisse, accélérée lors de la propagation de l’influenza aviaire en 2022 (19,2 millions de tonnes, -6,5 % vs 2021), la production repart à la hausse après un volume de production évalué à 19,1 millions de tonnes en 2023.

« L’année 2023 était une année charnière après l’épisode de la grippe aviaire, absolument dévastateur pour nos métiers. La reprise de production d’aliments volailles (40,8 % du marché des entreprises de nutrition animale) n’a repris qu’en avril, on a malgré tout arrêté l’érosion de 2022. La reprise n’est pas encore revenue au niveau précédant la grippe aviaire et est restée bien en-deçà, principalement du fait de tensions liées à l’importation de produits, notamment d’Ukraine, qui a assez fortement freiné les mises en place », déclare Philippe Manry.

Sur les cinq derniers exercices, le volume de production est en baisse de -8,4 % (soit 1,7 million de tonnes en moins), « en grande partie liée aux problèmes sanitaires mais aussi à la décapitalisation », selon François Cholat, président du Snia. Pour autant, « le Snia se veut confiant et ambitieux pour l’avenir de l’élevage en France », indique son directeur, visant les 20 millions de tonnes produites en 2025. « C’est un objectif réaliste », estime-t-il.

Une érosion « durable » sur les porcins

« Le ruminant, deuxième volume de production après la volaille, a connu une bonne dynamique en 2023 (5 356 800 tonnes, +1,8 % vs 2022). Plusieurs explications : des conjonctures de prix favorables, le développement de la robotisation favorisant la performance des animaux, la mise en place d’engraissement dans certaines régions, détaille Philippe Manry. Pour les porcins, un secteur important pour nous (4 296 000 tonnes en 2023, -5,4 % vs 2022), l’érosion est durable et se prolonge. Nous avons un sujet de renouvellement des générations, de transmission, de rentabilité économique. »

« Pour la volaille, les dynamiques sont différentes entre le poulet de chair et la poule pondeuse : la seconde connait une bonne dynamique (2 748 000 tonnes en 2023, +2,6 % vs 2022), tandis que le poulet de chair est encore en phase de reprise à la suite de la grippe aviaire (3 173 100 tonnes en 2023, -1,7 % vs 2022), poursuit le vice-président. Après une grosse dynamique dans les années 2019-2020, le bio connaît un retour en arrière (575 000 tonnes en 2023, -11,2 % vs 2022), avec plusieurs explications : l’après-Covid et la baisse du pouvoir d’achat. On observe cependant en 2024 un début de reprise. La baisse des cours nous laisse penser qu’on pourrait avoir touché le bas de la courbe. »

Une récolte « décevante en quantité et en qualité »

Sur l’approvisionnement en matières premières et additifs, François Cholat, président du Snia, tire le bilan d’une récolte d’été « décevante en quantité et en qualité ». Avec, toutefois, un motif de satisfaction, suite à la reprise de la production d’acides aminés à la suite du rachat de l’usine Metex à Amiens (Somme) par le groupe Avril : « C’était une grosse inquiétude de ce début d’année, révèle-t-il. Les prix des vitamines bondissent, alors que quasiment toutes sont importées d’Asie ».

Exercice 2023-2024 : « La reprise, on y croit »

« Avec la FCO, les ovins souffrent beaucoup plus (658 310 tonnes, -13,4 % vs 2022/23), le porc est toujours en retrait (4 342 165 millions de tonnes, -1,5 % vs 2022/23), et même écart pour les volailles, même s’il semblerait que nous retrouvions une meilleure dynamique pour le poulet (3 204 145 tonnes, -0,5 % vs 2022/23) », poursuit Philippe Manry, qui se veut optimiste : « La reprise, on y croit. Je mettrais un bémol : nous vivons en permanence avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête avec le risque sanitaire. Nous avons vécu la grippe aviaire qui a été catastrophique (nous avons presque perdu 1 million de tonnes), on entend parler de la FCO tous les jours, la fièvre porcine africaine est à nos frontières… La maîtrise de la biosécurité est un enjeu pour nous. »