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2016, annus horribilis également pour la filière des semences

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Le Gnis rassemblait, le 4 avril à Paris, près de 150 acteurs des filières semences de céréales et protéagineux. Thierry MOMONT, président de la section des céréales à paille et protéagineux est revenu sur les traces laissées par l'année 2016. Parmi ses constats, le recul, pour la troisième année consécutive, du recours aux semences certifiées. « En 2012, les semences certifiées représentaient 55 % des surfaces emblavées en blé tendre, a-t-il illustré. Pour 2016-17, le chiffre se situe plutôt autour des 45 %. » Les mauvaises récoltes 2016 et les prix bas incitent les agriculteurs à privilégier les semences de ferme.

Ces surfaces concernées donnent par ailleurs une impression flatteuse par rapport aux volumes vendus, du fait des faibles poids de mille grains. « Ce qui compte pour les agriculteurs au moment du semis, c'est le nombre de graines, pas leur poids. Ils peuvent couvrir de grandes surfaces en achetant un volume moindre. »

À l'approche de l'élection présidentielle, Thierry Momont a lancé un appel au monde politique, représenté par François de Rugy, qui a conclu la demi-journée. Le vice-président de l'Assemblée nationale a ainsi pu entendre la nécessité de mesures fortes. « Il y a un avant et un après 2016, pour la filière des semences et l'agriculture en général, l'a interpellé Thierry Momont. Un tiers des exploitations sont proches du dépôt de bilan, un autre tiers le sera en cas de nouvelle année difficile. Il faut les aider à faire face à la concurrence, pas toujours équitable, des autres continents. »