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40 % des hectares de vigne protégés grâce à la confusion sexuelle dans le Vouvray

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Mobilisation des viticulteurs de l’appellation Vouvray, ce 23 avril, pour poser les Rak de confusion sexuelle proposés par BASF Agro afin de contrôler les tordeuses de la grappe : Eudémis et Cochylis. A la tâche : les vignerons et leurs équipes, regroupés par zone pour prêter main forte. Ce sont les parcelles de Jean-Michel Pieaux, président de l’appellation qui vont recevoir en bordure et le long des rangs, les baguettes marrons renfermant la phéromone. Il souligne l’intérêt d’une démarche collective dans le vignoble : « Un vigneron sur deux est mobilisé pour participer à la pose, ce qui renforce la performance de cette méthode de lutte. » Le nombre de parcelles protégées est passé en cinq ans de 50 à 1000 hectares sur un vignoble qui en compte 2300. Les raisons de cette montée en puissance, au delà de l’intérêt pour une alternative biocontrôle : «  Une efficacité sans faille et le lancement de diffuseurs de nouvelle génération sans odeur, explique Dominique Carré, responsable commercial sur la Touraine de Viti Vini, filiale d’Axereal qui commercialise les Rak et organise la pose. Pour le distributeur, ce type de protection demande certes un investissement plus important qu’un insecticide, même si les prix ont récemment baissé, mais c’est avant tout un vrai atout sécurité. » Les Rak, accrochés aux ceps à une densité de 500 par ha, écartent les populations de tordeuses pendant tout leur cycle, soit deux à trois générations de papillons. Christian Thibault, responsable de la région Val de Loire pour BASF n’hésite pas à les qualifier « de premier antibotrytis, puisqu’ils évitent les blessures des grains par les larves. » Leur performance nécessite toutefois une approche collective : il faut au moins un îlot de 5 ha pour débuter. En Vouvray, on raisonne désormais par îlot de 50 ha. Autre point : le produit respecte la faune auxiliaire et ne nécessite pas de rattrapage. Dominique Carré recommande toutefois de surveiller les dynamiques de population en réalisant des piégeages. « Pour le moment, on a jamais rien retrouvé. » Outre la commercialisation, Viti Vini a en charge la réalisation des cartes, des calendriers de pose, la logistique, un service devenu cœur du métier de distributeur. Cette opération prend une dimension sociale à laquelle tient Jean-Michel Pieaux : « on a besoin de se retrouver. Et ces poses de Rak entretiennent le lien social entre producteurs, quel que soit leur mode de production. »