Abeilles : restriction d’usage pour le fipronil en Europe
Le | Agrofournisseurs
La Commission européenne a proposé le 16 juillet au Conseil de l’UE de restreindre l’utilisation de la substance active fipronil pour le traitement des semences en s’appuyant sur les préconisations d’un comité permanent d’experts des États membres du comité « Food Chain and Animal Health » et sur le rapport de l’Efsa publié le 27 mai. Vingt-trois pays ont soutenu cette proposition. Les autorisations en traitements de semences avec du fipronil sont suspendues pour deux ans, la formulation granulée (appât) autorisée en pommes de terre est maintenue. Des exceptions sont aussi faites en cultures légumières. Il s’agirait de n’autoriser le traitement de semences fipronil qu’aux seules semences de cultures sous serre, hormis les poireaux, oignons et crucifères (choux de Bruxelles, chou-fleur ou brocoli), ou lorsque ces dernières cultures sont récoltées avant la floraison. Le fipronil est actuellement autorisé en Espagne et pays de l’Europe de l’Est sur maïs et tournesol, en Hollande sur légumes, en Belgique sur betteraves, en Allemagne sur pommes de terre. Il est interdit en France et en Italie. La restriction s’appliquerait le 31 décembre 2013. Les semences qui ont été traitées peuvent être semées jusqu’au 28 février 2014. Cette décision reste à adopter par l’UE pour ensuite être publiée dans le journal officiel. BASF Agro conteste cette décision. Pour Jean-Marc Petat, directeur communication BASF France, l’analyse de l’Efsa est une évaluation théorique, qui ne prend pas en compte la réalité du terrain, ni les pratiques mises en place. « En plus cette étude s’appuie sur des critères qui ne nous sont pas demandés dans nos expertises sans pour autant réaliser ou exiger les expérimentations complémentaires », complète-t-il. Et de regretter que les autres études notamment liées à l’approche multifactorielle ne soient pas mieux prises en compte. « Qu’en est t-il des traitements vétérinaires non autorisés et pourtant utilisés en apiculture ? Et de l’étude de l’Université de Gembloux en Belgique qui écarte le rôle des traitement de semences dans le dépérissement des abeilles ? ». Le rapport de l’Efsa identifiait un risque élevé pour les abeilles lorsque cet insecticide est utilisé en tant que traitement des semences de maïs en raison de possibles poussières. La Commission européenne a déjà décidé en mai d’interdire pour deux ans l’utilisation de trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame).