Alternatives aux néonicotinoïdes : l'Anses publie son évaluation pour certains usages
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L'Anses poursuit son travail sur l’évaluation des alternatives aux néonicotinoïdes. Et ce, afin d’aider le Gouvernement dans sa prise de décision pour accorder ou non, entre le 1er septembre 2018 et le 1er juillet 2020, des dérogations à l’interdiction de cette famille chimique. Après avoir exposé le 21 mars 2017 son premier avis relatif à la méthode d’identification des alternatives, l’Agence a publié le 5 mars 2018 un avis intermédiaire présentant son évaluation sur les alternatives pour lutter contre plusieurs organismes nuisibles sur vigne, betterave industrielle et fourragère, céréales à paille, maïs et laitue.
Un rapport final est attendu pour le second trimestre 2018 : il fera le bilan des alternatives sur l’ensemble des usages phytos des néonicotinoïdes et actualisera les alternatives identifiées en tenant compte des nouvelles autorisations de mise sur le marché (AMM). Au total, l’Anses a relevé 136 usages liés à cinq substances : imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, acétamipride et clothianidine.
Absence d’alternative solide sur certains usages
Dans son évaluation, l’Anses constate que sur certains usages, les alternatives ne sont pas équivalentes. Sur betteraves et céréales, par exemple, l’Agence avance que « sur les ravageurs des parties aériennes (pucerons, mouches…), les alternatives chimiques sont uniquement des applications foliaires. Celles-ci sont plus difficiles à positionner dans le temps et donc plus aléatoires en termes d’efficacité, ce qui est identifié comme un point critique en particulier pour les pucerons vecteurs de virus qui peuvent être à l’origine de pertes de rendement. » Dans un communiqué daté du 6 mars, l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre fait part de son espoir de bénéficier d’une dérogation dans le temps, « afin que des recherches de solutions alternatives nouvelles puissent aboutir. »
Limiter les usages du thiaclopride dès 2018
L’Anses a également publié son avis sur l’impact des néonicotinoïdes sur la santé humaine (produits phytopharmaceutiques, biocides, médicaments vétérinaires). L’expertise ne met pas en évidence d’effet nocif, « pour des usages respectant les conditions d’emploi fixées par les AMM », précise l’Agence. Cette dernière recommande toutefois de réduire au maximum les usages du thiaclopride dès 2018, « compte tenu des caractéristiques de danger de la substance et de l’accroissement important de son utilisation ».