Ascenza baisse la charge chimique de son portefeuille de solutions
Le | Agrofournisseurs
D’ici à 2030, Ascenza cible un chiffre d’affaires composé à 23 % par des solutions d’origine naturelle et à 35 % par des produits combinant la chimie de synthèse et des substances naturelles. La société agrochimique affiche sa volonté de devenir un acteur clé du marché de la protection des plantes, avec une offre efficace et durable. En France, une croissance de 10 % par an est attendue.
Du combinatoire prêt à l’emploi, telle est la stratégie 2030 pour laquelle opte la société agrochimique Ascenza. L’objectif est de baisser la charge chimique des solutions de protection des cultures, en y intégrant des extraits de plantes, du biocontrôle, des adjuvants. « En 2030, 35 % de notre chiffre d’affaires devrait être apporté par de nouveaux produits alliant la chimie conventionnelle et des substances naturelles, explique Philippe Bandiera, directeur France, lors d’une conférence presse organisée à Paris le 9 février 2022. Les produits phytosanitaires conventionnels ne représenteront plus que 40 %, contre 93 % actuellement. Nos solutions d’origine naturelle, regroupées au sein de notre marque Blexia, devraient quant à elles progresser de 4 % à 23 %, et le soufre passer de 3 % à 2 %. » La signature « Because we care » de la société, lancée en octobre 2021, signe un virage au sein du groupe.
Devenir un acteur clé du marché
« Le lancement, en juillet 2021, de notre marque Blexia, comprenant quatre substances de base et deux produits de biocontrôle, a fortement intéressé la profession, reprend Philippe Bandiera. Notre indicateur ? Ce lancement a généré 80 réunions avec les instituts techniques et la distribution. » La société possède de nombreux plans de développement avec les instituts et les filières.
Ascenza compte sur ses solutions d’origine naturelle, actuellement à base d’hydrogénocarbonate de sodium, d’extrait d’Equisetum arvense et d’ortie, de chlorhydrate de chitosan, d’huile essentielle d’orange douce et de Bacillus Thuringiensis kurstaki, pour devenir un acteur clé du marché. « Nous orientons nos formulations de substances post-brevet vers des solutions efficaces et durables », précise José Ruivo, directeur développement pour l’Europe.
Production et R&D propres pour les formulations
Pour ses formulations, la société s’appuie sur son site de fabrication situé au Portugal, qui comprend des installations de production et de R&D. Elle compte également sur le savoir-faire et l’expertise en matière de biosolutions des autres filiales du groupe Rovensa auquel elle appartient : Idai Nature dédié aux biosolutions, et Tradecorp, dédié à la nutrition des cultures, qui inclut entre autres SDP et ses adjuvants. Enfin, Rovensa bénéficie de l’appui des fonds d’investissement Partners Group et Bridgepoint pour développer ses solutions durables.
À l’international, Ascenza ambitionne de passer d’un chiffre d’affaires de 180 M€ à 250 M€ en 2025. Et ce, grâce à ses nouvelles solutions, mais également grâce au renforcement de sa position à l’international. En France, le chiffre d’affaires devrait atteindre 50 M€ en 2025, contre 30 € actuellement.
Des innovations en chimie côté herbicides
En attendant les solutions combinatoires prêtes à l’emploi, les solutions Blexia, lancées cette campagne, permettent de renforcer l’offre de la société sur les segments fongicides (sur vigne avec Carpet, Equiset et Prev-AM Plus ; en arboriculture, maraîchage et grandes cultures avec Prevatect), et insecticides (en arboriculture et maraîchage avec Valesco, et sur toutes les cultures avec Doctrin).
« En herbicides, dès 2022/2023, trois nouvelles substances actives de synthèse vont venir compléter notre portefeuille, qui en compte aujourd’hui 15 », avance Bruno Thevret, directeur commercial France. La campagne 2022/2023 verra entre autres le lancement de Voltage SC, à base de flufénacet et de diflufénicanil, sur blé et orge. Ascenza prévoit également, la campagne suivante, de mettre sur le marché un herbicide vigne, à base de flazasulfuron et d’iodosulfuron, permettant de gérer la réduction d’utilisation du glyphosate.