Au Sitevi, la filière vigne répond déjà aux attentes sociétales
Le | Agrofournisseurs
58 000 personnes se sont déplacées pour visiter le Sitevi qui s’est déroulé du 26 au 28 novembre à Montpellier. Face aux grands enjeux (changement climatique, marché, demande des consommateurs et agroécologie), les exposants ont présenté leurs innovations, autour de trois axes forts : réduction des phytos, développement des biosolutions et des outils numériques.
Les cultures spécialisées démontrent une fois de plus leur réactivité face à l’évolution de la demande sociétale. À l’occasion du Sitevi, qui s’est tenu du 26 au 28 novembre à Montpellier, les 58 000 visiteurs du cru 2019 ont pu découvrir des produits et des services allant dans le sens d’une viticulture moins consommatrice en produits chimiques, faisant la part belle aux biosolutions et aux outils numériques.
Biostimulants : la demande est là
« Les visiteurs montrent beaucoup d’intérêt pour les biostimulants, qu’il s’agisse de coopérative, de négoce, de TC ou d’agriculteurs, explique Mathieu Bounes, directeur de TRADECORP France. Le contexte sociétal, l’évolution du climat et la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires permet une vraie différenciation sur ces solutions. » Même ressenti chez VALAGRO, où tous les rendez-vous client ont été honorés, montrant un intérêt fort pour ces produits. « Les viticulteurs et partenaires de la distribution se sont mobilisés, y compris hors de la région Occitanie : Charentes, Bordelais, Beaujolais, Alsace et Champagne ont aussi été représentés. Nous avons nettement gagné en visibilité », poursuit Jean-François Ducret, directeur général de Valagro France.
Réduire les phytos…
Cet engouement s’accompagne de nombreuses innovations pour réduire l’utilisation des produits chimiques. En première ligne, la pulvérisation des produits phytosanitaires. L’institut français de la vigne et du vin (IFV) présentait son label pulvé, une notation synthétique pour une vision globale du classement des machines en termes de qualité de pulvérisation et de potentiel d‘économie de produits phytosanitaires. L’IFV présentait aussi Decitrait, un OAD qui intègre la météo, les modèles de prévision des maladies, la base de données phyto de l’Acta et le logiciel optidose pour adapter la protection au jour près. De son côté, l’Irstea recherche un industriel pour lancer la commercialisation de Bliss, un matériel de pulvérisation qui confine les sprays grâce à une lame d’air, évitant ainsi les pertes dans l’air (évaluées à 0,4 %).
… et développer les solutions combinatoires
Les fournisseurs de produits phytosanitaires travaillent donc les solutions combinatoires, à l’image du Griffherbi de Corteva, un matériel imaginé pour associer travail du sol et herbicide anti-germinatif en un seul passage. « Le viticulteur peut gagner en souplesse d’utilisation, du fait de la persistance d’action des herbicides anti-germinatifs. Il économise aussi du temps et de l’argent, car il limite le nombre de passages et le besoin de main d’œuvre », décrit Camille Jouan, chef marché herbicides cultures pérennes chez Corteva. La firme prévoit la sortie d’innovations pour 2021 (traitement de semences et fongicide grandes cultures) et 2022 (herbicide).
Cette édition du Sitevi marquait aussi le retour du producteur d’engrais Du Roure, depuis la reprise de son indépendance vis-à-vis de K+S. Armé d’une nouvelle stratégie, le groupe lance une gamme foliaire azotée utilisable en agriculture biologique, DRF 800. À Philippe Camps, président de Du Roure de conclure : « De moins en moins, de mieux en mieux : c’est grâce à la technicité du produit et à une approche toujours plus pointue que nous répondrons aux attentes sociétales et environnementales. »