Aux Culturales, les semenciers inquiets de la baisse des ventes des semences certifiées
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Les semenciers présents dans les allées des Culturales, les 5 et 6 juin 2019, ont été nombreux à partager leur inquiétude sur l’érosion de l’utilisation des semences certifiées. « Nous nous battons contre ce que nous appelons les graines de ferme. Nous payons très cher les recherches et nous avons des règles pour être certifiées que n’ont pas les trieurs à façon, c’est de la concurrence déloyale », cingle Olivier Nerambourg, chef produit oléagineux chez CAUSSADE SEMENCES. Face à cette situation, ce dernier explique que sa structure préfère flirter avec le manque que de se retrouver avec de trop gros stocks. Et plaide pour une revalorisation de « l’attrait » de la semence certifiée.
Menace sur le financement de la recherche
Cette baisse des ventes fait également planer le doute quant à la santé des financements des programmes de recherche. Une crainte évoquée aussi lors du congrès de l’IFS, à Nice (cf autre article dans cette lettre). « Si nous n’avons pas les moyens financiers que nous rapportent ces ventes, nous réduirons d’autant plus notre service recherches. La sélection avancera moins vite », prévient Olivier Nerambourg. Une position partagée sur le stand de Sem Partners. « Notre préoccupation principale est de redonner des moyens à la recherche française, sinon nous allons voir des entreprises disparaître, notamment chez les petits obtenteurs. Les grands groupes risquent de couper la branche de la sélection variétale si ce n’est pas assez rentable », estime Olivier Leblanc, directeur opérationnel du groupe. Du côté de Limagrain Semences, même son de cloche. « Les semences certifiées nous rémunèrent mais elles financent aussi la recherche. Sans elle, pas de progrès génétique », regrette Maxime Sergent, chef de marché céréales et protéagineux.
Espoir avec la CRIV
Les semenciers voient néanmoins d’un bon œil la nouvelle mouture de la CVO, la Criv, qui prendra effet le 1er juillet 2019. Cette nouvelle version de la contribution a été revalorisée, notamment pour répondre à cette problématique de la chute du taux d’utilisation des semences certifiées. « Le message de la CRIV est positif. Mais est-ce que cela va réussir à inverser la tendance ? », s’interroge Sophie Rousseau, chef de marché Centre Haute-Normandie chez RAGT SEMENCES.