Avec Valoralim, la nutrition animale devient la 24e filière de collecte Adivalor
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Les producteurs d’aliments du bétail intégreront à leurs prix de vente, à partir de cet été, une éco-contribution au recyclage de leurs emballages. Ce sera le coup d’envoi de Valoralim, nouvelle filière prise en charge par Adivalor, et présentée le 27 février lors du Salon de l’agriculture.
Environ 10 % des produits commercialisés par le secteur de la nutrition animale sont mis en marché avec un emballage, soit près de 10 000 tonnes de papiers et plastiques chaque année. Le 27 février 2023, sur le stand de La coopération agricole au Salon de l’agriculture, a été présentée Valoralim, nouvelle filière de recyclage d’Adivalor, dédiée à ce gisement. Pascal Pringault, président exécutif de Valoralim exprime des ambitions progressives. « Nous espérons atteindre des taux moyens de collecte et de recyclage respectivement de 60 % et 80 % », explique-t-il.
Lancement concret de Valoralim au 1er juillet 2023
Un objectif de collecte « qui peut paraître modeste pour commencer », reconnaît-il. En effet, pour une grande part, les sacs et emballages papiers sont réutilisés ou jetés via les filières ménagères sur les exploitations. « L’ambition, à terme, n’en est pas moins de collecter 100 % de ces emballages ! », pose Pascal Pringault. Le lancement opérationnel de la filière est prévu pour le 1er juillet 2023, avec l’intégration d’une éco-contribution dans le prix de vente des produits : de 0,75 à 2,75 € par tonne pour les sacs et les big bags, et de 0,1 à 0,2 € par kilo pour les emballages rigides. Les premières collectes sont prévues pour l’automne.
Démarche collective
Comme toutes les filières Adivalor, celle-ci s’appuie sur la collaboration de l’ensemble des parties prenantes. Sur le stand de LCA, leurs représentants se sont succédés (1) pour souligner l’implication de tous, dans une démarche initiée dès 2019. « Le meilleur des emballages, c’est celui qu’on ne met pas en marché ! Mais pour ce qui nous concerne, peu de nos produits ne sont pas emballés, souligne ainsi Michel Layus, président de l’Afca-Cial, qui rassemble les entreprises de la complémentation de la nutrition animale. Il est logique et nécessaire pour nous de participer à cette initiative. »
Les syndicats agricoles étaient aussi présents. « Pour nous, avoir une cour de ferme propre et pouvoir expliquer que nos déchets sont recyclés, c’est important, précise Guillaume Cabot, vice président des JA. Entre la volonté de bien faire et l’engagement des distributeurs pour faciliter le ramassage, intégrer les filières de recyclage se fait assez naturellement pour les agriculteurs. »
Anticiper la réglementation
Le secteur de l’alimentation animale, qui réunit quelque 200 metteurs en marché, anticipe de plus un futur impératif. La loi Agec prévoit que diverses catégories de produits intègrent la responsabilité élargie du producteur (REP), dont la nutrition animale. « Nous, producteurs d’aliments, devrons assumer cette REP au 1er janvier 2025, précise Pascal Pringault. Si le détail n’est pas encore connu, Valoralim est une bonne base de travail pour être prêt. »
Du côté de Christophe Grison, président d’Adivalor, on se félicite de cette 24e filière prise en charge, les pots d’horticulture étant la toute récente 23e de cette liste. « D’autres pistes de réflexion son déjà lancées, par exemple sur les cuves des pulvérisateurs, les filets à insectes, les films des filières de maraîchages », conclut-il.
(1) La Coopération agricole nutrition animale, l’Association des fabricants de compléments pour l’alimentation animale (Afca-Cial), le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), mais aussi la FNSEA et JA.