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Baisse conjoncturelle de la balance commerciale des semences

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Les résultats restent bons et la France, terroir d'excellence, pour le monde semencier. Tel est le premier message qu'ont tenu à faire passer Pierre Pagesse et Catherine Dagorne, respectivement président et directrice générale du Gnis, lors d'une conférence de presse le 11 décembre. Malgré un repli qualifié de conjoncturel de 12 % de la balance commerciale semences en 2013-2014, la France reste sur la première marche du podium en matière d'exportation de semences de grandes cultures, totalisant 1 418 M€. Le recours à l'importation en semences de maïs et d'oléagineux, du fait de stocks au plus bas, explique la dégradation de la balance commerciale semences.

Qu'en est-il des perspectives 2014-2015 ? Pierre Pagesse n'a pas masqué sa désapprobation face à l'une des facettes de la subsidiarité croissante au sein de l'Union européenne : celle concernant le texte poussé avec force par la présidence italienne sur les OGM (voir notre actualité par ailleurs). Leur autorisation  de mise en culture deviendrait du ressort des Etats membres. Or, l'Allemagne, premier acheteur de semences françaises au sein de l'Union, pourrait assez probablement autoriser la culture des OGM sur son territoire, avec le risque, si la France n'en fait pas de même, de voir partir une partie de nos débouchés.  


CVO blé tendre, 23,6 M€ collectés

Autre préoccupation, celle liée à la montée en puissance des brevets, qui s'oppose à la logique de libre accès au patrimoine génétique portée par les certificats d'obtention végétale (COV). Sur ce terrain, et tout en réaffirmant la nécessité de défendre les COV, le président du Gnis plaide la raison et l'observation de chaque dossier au cas par cas : la complexité des règles se conjuguant difficilement avec les prises de position à l'emporte pièce. Il regrette, au passage, le manque d'experts de haut niveau pour accompagner les négociateurs dans les instances internationales sur ce sujet.

Le dossier de la contribution volontaire obligatoire (CVO) est à l'inverse plutôt satisfaisant. Ce sont en effet sur les seules semences de blé tendre, 23,6 millions d'euros qui ont été collectés, à raison de 0,70 euro par tonne de blé livré. Une contribution non négligeable au budget recherche des sélectionneurs, qui en perçoivent 85 %. Le solde est destiné à des recherches menées de manière transversale. La présentation des résultats fera l'objet d'une journée de restitution le 8 janvier à Paris. Les autres céréales à paille seront concernées pour la prochaine campagne, ainsi que les pommes de terre. Pour le pois et les fourragères, il faudra encore attendre : les accords interprofessionnels tardant à se mettre en  place.

Photo : Carte du monde à l'échelle des exportations de semences. La France s'impose !


Les chiffres clés 2013-2014 de la filière semences et plants, en millions d'euros

  • Chiffre d'affaires et % exportations (entre parenthèses) : 3 200 (44 % à l'export) dont maïs et sorgho 1 075 (55 %) ; potagères et florales 673 (55 %) ; céréales et protéagineux, 447 (5 %) ; oléagineux et fibres 417 (51 %) ; betteraves, 206 (51 %) ; pommes de terre, 206 (31 %) et fourragères, 134 (22 %)

  • Importations : 685 M€

  • Solde de la balance commerciale : 733 M€

  • 73 entreprises de sélection

  • 241 entreprises de production

  • 17800 agriculteurs multiplicateurs

  • 8 500 distributeurs pour 490 000 agriculteurs utilisateurs et 15 millions de jardiniers

  • Budget total de la recherche, 300 M€ ; CVO blé tendre, 23,6 M€