BASF Agro veut renforcer sa contribution à une agriculture durable

Après une campagne 2010/2011 qualifiée de « moyenne » (un CA en baisse de 2 %), par son président, Rolf Reinecke, BASF Agro place plus que jamais « l'innovation autrement » au cœur de sa stratégie. Cette orientation, adoptée en 2009, veut se situer « entre le tout économique et le tout écologique », afin d'agir en « partenaire responsable apporteur de solutions » et non en simple fournisseur de produits phytos. Elle va se concrétiser, pour 2011/2012, par une innovation produits, notamment avec les fongicides à base de Xémium, par le développement de solutions complémentaires (produits de confusion sexuelle Rak, Pyratyp, Sérénade…) et par le renforcement d'une offre globale faite de services et d'expertises. G.G.

Photo : De gauche à droite : Jean-Marc Petat, directeur filières, environnement, communication chez BASF Agro ; Carole Barbier, directrice de la communication ; Cécile Accary, chargée des relations presse ; Rolf Reinecke, président.

« Toutes nos équipes sont sensibilisées à la gestion responsable de nos produits, souligne Rolf Reinecke. Notre engagement est réel, avec un budget et des moyens humains supplémentaires. Nous travaillons par ailleurs avec de nombreux partenaires afin de mutualiser les projets ». La société va notamment tester en France un outil développé pour évaluer la durabilité des systèmes agricoles : AgBalance, déjà validé en Allemagne et aux Etats-Unis. Ce dernier intègre près de 40 indicateurs. Elle poursuit par ailleurs sa démarche Eco-acteurs, lancée en septembre 2008, et qui comprend de multiples services tels que Observ'OnLine, Atlas, Quali'DON, Educ'Phyto, les Anti-sèches phytos… Une démarche qui permet à la société de se fixer des objectifs quantitatifs et mesurables sur les trois piliers du développement durable.

Quatre objectifs majeurs

BASF Agro s'est fixé quatre enjeux majeurs : la gestion de l'eau, la biodiversité, la protection des utilisateurs et consommateurs, et les itinéraires culturaux. « Deux ingénieurs conseil environnement sont sur le terrain pour améliorer l'utilisation de nos produits, notamment sur les zones sensibles comme les bassins versants, et pour mesurer l'efficacité de nos préconisations », explique pour exemple Jean-Marc Petat, directeur filières, environnement, communication. Sur la biodiversité, la société s'investit pour coordonner le programme BiodiversID avec Farre et l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). BiodiversID poursuit et élargit les travaux du programme expérimental Agriculture et biodiversité, conduit de 2005 à 2009 et qui rassemblait la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) et des réseaux d'agriculteurs volontaires : Farre, Fnab et FNCivam. Pour atteindre son objectif de reconquête de la biodiversité au sein des exploitations agricoles, le programme BiodiversID se dote d'un double réseau de fermes, qui suivent des indicateurs de biodiversité communs : un réseau d'expérimentation (fermes pilotes) et un réseau de vulgarisation (agriculteurs). Un cercle scientifique est là pour valider les fondamentaux et les protocoles.

La société compte par ailleurs obtenir en 2012 l'homologation d'un anti-varroa : Mite Away Quick Strip. « Il s'agit d'une formulation à base d'acide formique, dans un gel de sucrose et d'amidon, formulé dans un film biodégradable à base de BASF Ecoflex », précise Sandrine Leblond, responsable abeilles et biodiversité. La solution, dont l'efficacité atteindrait 94-97 %, devrait être disponible pour 2013.

Même si son CA est annoncé en baisse, BASF Agro a cependant connu une progression de parts de marché dans ses segments clés : 42 % de parts de marché en régulateurs céréales (+ 6 points), 41,5 % en fongicides céréales (+ 0,7 point), 43 % en herbicides colza (+ 4 points) et 18 % en herbicides tournesol (+ 2 points). La société compte, pour 2011/2012, conquérir de nouvelles positions, avec une offre élargie en herbicides céréales, fongicide vigne et herbicide maïs notamment.