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Culturales : BASF déploie les outils de l’agroécologie

Le | Agrofournisseurs

La feuille de route agroécologique 2030 de BASF sera construite à l’automne 2019 après consultation des parties prenantes. En attendant, la firme en a fait le fil d’Ariane de ses ateliers installés sur les Culturales qui se sont déroulées les 5 et 6 juin à Jaunay-Marigny dans la Vienne. Elle met en avant les outils au service des nouveaux itinéraires techniques intégrant les fondements de l’agroécologie.

Le digital farming figure en bonne place

Avec la gamme Xarvio pour optimiser l’utilisation des produits de protection des plantes, le digital farming figure en bonne place. L’application évolutive Scouting permet de reconnaître, à l’aide de prises de photos, les mauvaises herbes, maladies et ravageurs. « Scouting pourra être embarqué sur les rampes des pulvérisateurs dès 2021 pour un désherbage de précision », a complété Benjamin Wallace, responsable de Xarvio Digital Farming France. Field manager est un modèle de gestion du traitement quel que soit la marque, avec une modulation de doses intraparcellaire en fonction de la biomasse si l’agriculteur a équipé son pulvérisateur de capteurs.

1 000 agriculteurs expérimentent ces technologies et 7 % sont d’ores et déjà capables de moduler les doses de fongicides. L’accès aux cartes de cultures pour calculer les modulations de doses et le conseil sera commercialisé dès 2020, notamment avec la distribution agricole. « Les distributeurs qui choisiront la vente pourront aussi le proposer car Field manager n’est pas lié à un produit particulier », a souligné Jérôme Clair, responsable marketing services. Ces services sont destinés aux blé, orge et colza (insectes). Ils devraient s’enrichir d’autres cultures. Atlas, développé par BASF en partenariat avec Arvalis-Institut du Végétal, a rejoint la gamme Xarvio pour piloter la protection fongicide.

Créer des interactions entre agriculteurs et conseillers autour de l’agroécologie

L’agroécologie s’appuie sur le suivi des cultures. En complément de la gamme Xarvio, BASF propose depuis le printemps 2018, Companion, l’application gratuite de surveillance collaborative des cultures, pour partager les observations et mieux raisonner la protection des cultures. L’outil a d’ailleurs obtenu la médaille de bronze des trophées de l’innovation des Culturales 2019. « C’est un partage des données, simple, ludique et sérieux, indique Yohann Bezeriat, responsable du projet. Il apporte une vraie réflexion sur l’observation ». Il permet de mieux anticiper l’arrivée des ravageurs et, pour les structures qui le proposent aux agriculteurs, de créer des écosystèmes de conseil avec des alertes. Quinze organisations, dont 10 distributeurs, l’utilisent. Il est aussi destiné aux chambres d’agriculture et aux Ceta.

Attendue en 2020 : une triazole sans profil toxicologique

Côté produits, la réponse pour s’insérer dans la ligne de l’agroécologie est de proposer, avec le biocontrôle, de nouveaux produits phytosanitaires au profil toxicologique favorable. Comme c’est le cas d’une triazole sur céréales en cours d’homologation et attendue pour le printemps 2020 : l’isopropanol-azole. Elle se substituera à un grand nombre de molécules qui devraient sortir du marché. Elle se positionne en T2 sur blé tendre pour contrôler la septoriose. Catherine Gauthier, responsable marketing céréales tient à souligner en plus de l’absence de profil toxicologique défavorable, le niveau de performance stable du fongicide quelle que soit la situation à la parcelle. La molécule apporte aussi une autre façon de travailler le T1, avec une impasse possible en cas de risque faible ou le recours au biocontrôle avec du soufre en situation de risque modéré.

Les semences ne sont pas oubliées

Les semences sont un autre axe de développement de BASF. Si la société est déjà présente sur le marché du colza et du coton, elle vise celui des semences potagères et des céréales à paille, dont les blés hybrides. « Nous avons encore besoin d’un an pour proposer une gamme de semences plus aboutie en céréales », a précisé Nicolas Kerfant, directeur général.