BASF renforce son orientation vers l’agro-écologie

« Nous ne partons pas de zéro en matière d’agro-écologie, mais nous avons l’intention d’accélérer ce virage », affirme Nicolas Kerfant, directeur général de BASF France Division Agro le 24 janvier, lors d’une conférence de presse. Forte des actifs cédés par Bayer lors du rachat de Monsanto, la société souhaite devenir le premier partenaire de la filière de la transition agro-écologique en France.

Des solutions digitales…

BASF compte fortement développer la plateforme d’agriculture numérique xarvio qu’elle a récupérée de Bayer. « 200 millions d’euros d’investissements sont prévus d’ici à 2020 », informe Benjamin Wallace, responsable de Xarvio Digital Farming France. Ces solutions digitales seront en vente dès l’an prochain, via la distribution entre autres. Elles demeurent en test auprès de 1 000 agriculteurs cette année. Modulations intraparcellaires des doses de fongicides et bientôt des herbicides, assistance lors des tours de plaine pour la reconnaissance des nuisibles, optimisation des dates de traitement… sont autant de solutions visant l’optimisation de la production des cultures.

…et du blé hybride

Autre grand secteur innovant pour BASF : les semences et notamment les blés hybrides. « Ces blés présentent l’avantage d’être plus réguliers et sont travaillés pour être plus tolérants aux chocs climatiques, résistants aux maladies », souligne Gilles Richard. Pour le responsable semences France, ces variétés, accompagnées d’un itinéraire technique adapté, offriront un potentiel supérieur et permettront de réduire l’impact sur l’environnement.

Ne plus vendre des produits mais un ensemble de solutions

Une feuille de route agro-écologique 2030 sera construite à l’automne 2019 en dialoguant avec l’ensemble des parties prenantes, y compris les ONG. « Nous visons le développement de substances phytosanitaires de synthèse avec des profils optimisés, l’utilisation raisonnée et responsable des spécialités phytosanitaires, le déploiement de notre gamme de solutions de biocontrôle et la création de nouveaux itinéraires techniques intégrant les principes de l’agro-écologie », précise Nicolas Kerfant. Pour le directeur général, nul doute, la croissance du marché en Europe va se faire via les semences, le digital et le biocontrôle. BASF veut développer une offre appropriée au groupe d’agriculteurs « intermédiaires » de demain, positionné sur une démarche agro-écologique créatrice de valeurs.

Une orientation déjà prise

BASF est déjà sur le marché du biocontrôle, et pas seulement sur les spécialités de confusion sexuelle. « Nous avons 12 % du marché du biocontrôle en France, souligne Jean-Marc Petat, directeur Agriculture durable et Communication. Nous avons lancé 5 solutions en 2018 et 4 sont attendues pour 2019, sur colza, cultures légumières et vigne. »

La société compte par ailleurs obtenir d’ici peu l’homologation de sa molécule fongicide Revysol au profil toxicologique favorable. Cette dernière est présentée comme la potentielle remplaçante des triazoles et notamment de l’époxiconazole dès 2020.

Enfin, avec son programme BiodiversID lancé en 2012 avec de nombreux experts et agriculteurs, la société dispose de multiples résultats pour développer des itinéraires techniques favorisant la biodiversité au niveau de l’exploitation agricole.