BASF : une croissance boostée par trente produits dans les dix prochaines années

Un an après le rachat d’actifs de Bayer, BASF fixe le cap pour les dix prochaines années avec des offres intégrées associant les solutions biologiques, les semences, les traitements conventionnels et le numérique. « L’accent est mis là où nous avons une offre forte, car les agriculteurs veulent une approche holistique, fondée sur la rotation des cultures et attendent de nous des outils », a introduit Vincent gros, président de BASF Agricultural solutions, lors d’une conférence de presse organisée le 10 octobre sur la station de sélection de semences potagères de Nunhems aux Pays-Bas. Assurant que l’entreprise possède le pipeline le plus riche en solutions : « avec 30 produits qui seront lancés dans le monde d’ici à 2028 pour 6 Mds d’euros de ventes attendues, nous avons un avenir brillant, poursuit-il. Nous n’avons jamais eu de meilleur portefeuille. Nous espérons une hausse de 50 % de nos ventes dans les dix prochaines années ». L’innovation est soutenue par un budget de 900 M€ : « Un ratio élevé ramené au chiffre d’affaires », ajoute le président. Lequel est de 92 Mds d’euros.

En Europe, une offre complète, et des attentes fortes sur le blé hybride pour 2025

Le portefeuille produits couvre 70 % des systèmes de culture à l’échelle mondiale dont 12 % en Europe sur une cible majeure de céréales, colza, tournesol. L’Europe (au sens géographique) et l’Afrique constituent le tiers du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise. « Les changements qui s’opèrent actuellement en Europe sont du jamais vu, a souligné Livio Tedeschi, Senior vice-président de BASF Agricultural Solutions, Europe, Moyen-Orient, Afrique et CEI. Avec l’enjeu de produire plus, les pressions réglementaires, sociétales, les exigences en qualité, y compris dans les itinéraires de production, sur fond d’accentuation des extrêmes climatiques, nous devons adopter une approche proactive et trouver le bon équilibre pour la réussite des agriculteurs. » Ainsi la firme travaille sur la technologie de blé hybride et espère lancer en 2025 des variétés plus résilientes face aux aléas. À la clé, une offre intégrée variétés et protection. Autre exemple, avec le fongicide Revysol, tout juste homologué cet automne en France, le portefeuille des solutions s’enrichit de produits à l’efficacité équivalente aux fongicides conventionnels avec en plus un profil toxicologique favorable.

Le numérique, de la semence à la pulvérisation

Avec la plateforme Xarvio, le numérique est un autre axe essentiel du développement de l’entreprise dans le secteur agricole et est construit sur de solides partenariats. Xarvio scooting, pour la reconnaissance des mauvaises herbes, est utilisé dans 120 pays par 1,2 million de personnes, un chiffre multiplié par quatre en un an, pour un potentiel de 625 millions d’utilisateurs. Xarvio Field manager, pour faciliter le pilotage du semis, de la nutrition et de la protection, est proposé dans 17 pays, avec une multiplication par 3 du nombre d’utilisateurs en 1 an. Enfin, le concept du Healthy field, encore en cours de construction, s’appuie sur les deux précédents outils avec en plus la pulvérisation intelligente développée par Bosch. Ces solutions numériques permettront aux agriculteurs d’ajouter de la valeur à leur utilisation des produits BASF, à la gestion de leurs exploitations, ainsi qu’à l’accès et l’achat de produits ou de services.

Biocontrôle : développer l’offre en céréales

Quant au biocontrôle, il est poussé en Europe, et s’appuie sur des partenariats. Les acquisitions ne sont plus la stratégie suivie, loi anti-trust oblige, « même si nous gardons les yeux ouverts », a souligné Vincent Gros. BASF est premier en France avec 16 % de parts de marché et un portefeuille complet composé notamment de phéromones, traitements de semences, macroorganismes (nématodes). « L’objectif est de développer l’offre en céréales avec des traitements de semences, et des solutions contre la septoriose et la fusariose dans le cadre d’une offre complète », a expliqué Nicolas Kerfant, qui dirige la zone France, Royaume Uni, Belgique et Pays-Bas.

Repères
Au premier semestre 2019, la division Agricultural Solutions de BASF a augmenté son chiffre d’affaires de 38 % par rapport à l’année dernière, à 4,4 milliards d’euros. Ces résultats s’expliquent principalement par les effets sur le portefeuille de l’acquisition d’activités et d’actifs de Bayer en août 2018.