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Bayer CropScience pousse ses investissements dans les semences

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L'annonce de l'accord entre Bayer CropScience et DuPont sur une licence pour un « trait », ou caractère, herbicide sur canola a été officialisée le 18 avril 2011, le jour même de la conférence de presse de Bayer CropScience France. Une confirmation de l'orientation présentée par Frank Garnier, président du groupe Bayer en France, « développer des solutions durables, de la semence à la récolte ». L'augmentation du budget recherche de 2007 à 2015, de 637 millions d'euros à 750 millions d'euros, est totalement absorbée par les semences et les biotechnologies. La firme ne disposait en propre que d'une présence sur le marché du colza et du canola au Canada. Les acquisitions de programmes ou de matériel génétique se succèdent, au rythme des opportunités, sur deux espèces cibles : le colza et le blé. L'accord avec DuPont-Pioneer ouvre peut-être d'autres possibilités.

En France, Bayer CropScience se situe sagement dans « une courbe d'apprentissage ». Le matériel colza travaillé est à la fois interne et d'origine Euralis. Des inscriptions au CTPS sont escomptées pour les semis 2012. Le plus important pourrait s'inscrire dans les cinq années qui viennent, avec l'arrivée des techniques de mutagénèse sur colza, à l'instar du tournesol. C.D.

Photo : L'équipe de Bayer CropScience France à l'issue de la conférence de presse du 18 avril.

Une rupture technologique qu'entend préparer Bayer CropScience. L'échéance pour une telle rupture est encore plus éloignée pour le blé, de dix à quinze ans. L'importance de ce marché en protection des plantes pour Bayer conduit la société à mettre les bouchées doubles en termes d'acquisitions de programme. Autre volet travaillé par les chercheurs de Bayer dans les laboratoires de La Dargoire (69) : les solutions complémentaires. Complémentaires car elles ne permettront pas de se substituer aux traitements conventionnels, mais viendront s'insérer dans des programmes. Eliciteurs, stimulateurs de défenses, technologies « signal » sont testées. Cinq solutions devraient être mises en marché dans les trois ans, sur légumes et cultures pérennes. Mais « la mise au point d'innovation de rupture nécessite un pas de temps de 8 à 10 ans », affirment les dirigeants de la firme. Qui entendent bien prendre dans ces domaines la place de leader qu'ils occupent dans le domaine de la protection des plantes.

Réaliser 30 % de l'activité avec les produits innovants

Le marché phytosanitaire s'oriente cette campagne vers une très légère hausse. Les opérateurs sont cependant soumis à l'incertitude du temps sec, qui au fil des semaines, ramène les estimations de progression du marché de 3 à 5 % à 1 à 2 %. L'innovation reste toutefois le moteur du marché, avec « un challenge de renouvellement de l'offre de 30 % avec des produis autorisés de 2009 à 2012 », chiffre Bruno Trembay, directeur général adjoint. Douze produits majeurs ont été lancés ces trois dernières années. X-Pro, fongicide céréales, deux herbicides maïs et une extension de Gaucho sur orge sont au programme pour la campagne prochaine. Une offre différenciée en fonction des distributeurs, formalisée par un « contrat métier » et trois lignes produits spécifiques (produits innovants, valeurs sûres et matures) devraient caractériser l'approche commerciale de Bayer CropScience pour la prochaine campagne (1). Les innovations de l'année seront visibles sur une plate-forme maïs à Laglorieuse (40) le 16 juin et aux Culturales, les 22 et 23 juin, à Villers-Saint-Christophe (02). Et l'ensemble de la gamme et des réponses services de la firme sera accessible à compter du 26 avril sur bayer-agri.fr, tout nouveau site qui promet « un rendez-vous pratique au cœur de la protection des cultures, de la semence à la récolte. » Y seront notamment présentés dès leur lancement les outils Gestes Pro online (promotion des bonnes pratiques) et Phytobac online.

(1) Des précisions dans un entretien avec Michel Labonde, directeur commercial, dans un prochain numéro de reference-appro.com.