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Bayer, déjà dans la deuxième génération du biocontrôle

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Chaque avancée scientifique, chaque découverte majeure devient un marqueur dans la construction d’une gamme. Pour Bayer, qui consacre 50 M€ (1) par an à la recherche en solutions de biocontrôle, laquelle se tient principalement à Sacramento aux États-Unis, un pas dans le gain d’efficacité des produits de biocontrôle vient d’être effectué. Au point que la firme qualifie ses solutions de biocontrôle dans le pipeline : de deuxième génération.

« Les marges de développement sont conséquentes, portées par une dynamique mondiale sur le secteur des biosolutions », a rappelé Benoit Hartmann, directeur mondial de la Recherche et du Développement de l’activité biocontrôle chez Bayer, lors du colloque dédié à cette gamme de produits et organisé à Paris le 1er octobre. Une dynamique qu’il n’hésite pas à illustrer par une anecdote, tant les attentes sont fortes autour de ces produits : « Il y a 3 ans, les personnes intéressées par le sujet tenaient dans mon bureau… aujourd’hui, un colloque rassemble plus 160 conseillers agricoles ».

Plus d’efficacité et de simplicité d’utilisation recherchées

La firme considère le biocontrôle comme l’un des quatre piliers de son offre à côté du conventionnel, du digital et de la semence. Celui de deuxième génération va plus loin dans l’efficacité, dans la facilité d’utilisation, dans les usages. Benoît Hartmann met en exergue les atouts de la recherche au service de cet enjeu : « Nous avons une connaissance approfondie des organismes vivants (microorganismes) et des substances naturelles qui agissent dans nos solutions de biocontrôle. Ce savoir-faire permettra de proposer demain des solutions optimisées, plus stables, plus simples d’utilisation, et dont le niveau d’efficacité se rapprochera de celui des produits phytosanitaires conventionnels. »

Bayer tient d’ailleurs secret la recette de la fermentation des souches de microorganismes. La mise au point de produits de biocontrôle diffère de celle des molécules chimiques, puisque que le matériel de base est vivant : une collection de 170 000 souches bactériennes.

Agilité dans la recherche

Le champ du possible se révèle alors considérable et implique de l’agilité dans les process de recherche. « En travaillant l’effet anti-oïdium d’une souche bactérienne, nous nous sommes aperçus qu’en modifiant son temps de fermentation, cette souche libérait des composants qui avaient des propriétés anti-mildiou » a expliqué Marie-Pascale Latorse, biologiste experte en biocontrôle chez Bayer.

Autres axes essentiels de recherche : la stabilité des microorganismes « avant elle ne dépassait pas deux mois, aujourd’hui elle atteint un an », relève-t-elle.

Parmi les biosolutions prometteuses de deuxième génération en fin de recherche, des traitements de semences de maïs, de soja et de blé pour améliorer le rendement, un produit pour contrôler les insectes et deux fongicides, dont l’un, au nom de code 844 contre l’oïdium de la vigne et qui peut notamment toucher le mildiou de la pomme de terre. En lancement cette campagne en France, l’anti-oïdium vigne Sonata composé de Bacillus pumilus QST2808.

Les produits Bayer biocontrôle

  • Rhapsody, solution lancée fin 2018 pour protéger les cultures de certaines maladies fongiques et bactériennes, est composée de Bacillus subtilis, dont le large spectre lui permet d’être actif sur de multiples cultures (vigne, légumes, arbres fruitiers, colza, pomme de terre, betteraves…).

  • Sonata pour protéger les vignes de l’oïdium en pré et post floraison. Disponible cette campagne.

  • Contans pour lutter contre le sclérotinia sur légumes, colza, tournesol, …

  • Decis trap MED pour piéger la mouche méditerranéenne des fruits en vergers.

  • Decis trap MB, dispositif similaire pour les nuisibles s’attaquant aux noyers.

(1) Le budget 2018 est de 1,7 milliard d’euros pour la recherche et le développement en France et de 5,2 mds d’euros au niveau monde, tous secteurs confondus. Source https://www.bayer.fr/chiffres-cles