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Bientôt des engrais à base d’hydrogène vert pour Fertiberia

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Le fabricant d’engrais Fertiberia s’est allié au leader de l’énergie Iberdrola pour développer la production d’hydrogène vert sur son site espagnol de Puertollano. L’objectif : réduire la dépendance au gaz naturel grâce à l’électrolyse issue d’énergie solaire, et ainsi, diminuer les émissions de CO2 liée à la production d’engrais. Des résultats sont attendus dès l’année prochaine.

Bientôt des engrais à base d’hydrogène vert pour Fertiberia
Bientôt des engrais à base d’hydrogène vert pour Fertiberia

Alors que la fabrication d’engrais azotés à partir de gaz naturel est l’une des principales sources de gaz à effet de serre dans l’utilisation de fertilisants, le fabricant Fertiberia a opté pour une autre voie. Il a signé un partenariat avec l’entreprise Iberdrola pour développer la fabrication d’hydrogène vert en Espagne. Le procédé est simple : une usine solaire photovoltaïque de 100 MW sera construite par Iberdrola à Puertollano, à côté de l’usine de Fertiberia. Elle générera de l’électricité utilisée dans la production d’hydrogène par électrolyse, puis dans la fabrication d’ammoniac et enfin, d’engrais. Contrairement à la réaction chimique faisant intervenir du gaz naturel (CH4), le processus d’électrolyse ne génère pas de CO2. « Une fois opérationnel, le projet évitera l’émission de 39 000 t de CO2 à l’année », soulignent les deux entreprises dans un communiqué de presse.

150 M€ investis pour 2021 puis 1,8 Md€ à long terme

Un premier investissement de 150 M€ sera réalisé pour rendre le site opérationnel dès 2021, permettant à Fertiberia de substituer, dans un premier temps, 10 % de sa consommation de gaz par de l’hydrogène vert. L’usine de Puertollano dispose d’une capacité de production d’ammoniac de plus de 200 000 tonnes, pouvant amener à la production de 250 000 t de nitrates et autant d’urée. « Il est difficile de stocker de l’électricité et de l’hydrogène, d’où l’intérêt d’avoir une source de consommation proche de la centrale solaire, comme notre site de fabrication d’engrais », explique Jean-Luc Pradal, directeur général de Fertiberia France. A terme, les deux entreprises souhaitent aller encore plus loin. Iberdrola compte multiplier par 40 la capacité de cette première usine grâce au développement de trois autres projets entre 2023 et 2027, dans les usines de Fertiberia de Puertollano et de Palos de la Frontera. L’investissement total atteindrait 1,8 Md€.

L’usage de l’urée repensé à long terme

« Même si la production à partir d’énergie solaire est plus couteuse, nous nous devons, en tant que de fabricant d’engrais, de proposer des solutions plus responsables. Si à l’avenir, la voie solaire s’avère plus rentable que le gaz, la question de l’usage de l’urée comme fertilisant se posera à l’échelle mondiale », souligne Jean-Luc Pradal. En effet, la fabrication d’urée nécessite du CO2, et donc du gaz naturel, contrairement aux nitrates. Ces derniers sont aussi moins émetteurs de gaz à effet de serre lors de leur utilisation au champ. La montée en puissance des politiques environnementales devraient donc, à l’avenir, plutôt aller à l’encontre de l’urée.