Bilan 2015 Unaf : récolte de miel satisfaisante et poursuite du combat contre les néonicotinoïdes
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La récolte 2015, « satisfaisante »
En 2015, 15 000 à 17 000 tonnes de miel ont été récoltées, ce qui représente une augmentation de 50 % à 70 % par rapport aux 10 000 tonnes de 2014. Cette hausse est due aux conditions climatiques favorables, et à la bonne récolte du miel de miellat (produit à partir de la sève de végétaux sans fleur). « On reste loin des 32 000 tonnes de 1995, la Mortalité des abeilles reste à 30 % », regrette Henri Clément, porte-parole de l’Unaf. En 2015, la France a importé 28 000 tonnes de miel, contre 30 000 tonnes en 2014, et 6 000 tonnes en 1995.
Bras de fer autour des néonicotinoïdes
Jean François Funke, avocat de l’Unaf est revenu sur les dossiers juridiques traités en 2015 liés aux néonicotinoïdes. Le 30 juin dernier, le tribunal administratif de Versailles a prononcé l’annulation des autorisations de mise sur le marché du Cruiser 350 et du Cruiser OSR, deux insecticides de la société Syngenta. Le tribunal a considéré que la méthode d’évaluation du risque requise par l’Anses n’est pas conforme à celle qu’exige la réglementation. L’insecticide Proteus de Bayer, un autre insecticide à base de néonicotinoïde (thiaclopride et deltamétrine) a également fait l’objet d’une décision de justice. Le 10 novembre 2015, le tribunal administratif de Lyon a annulé la décision par laquelle le ministre de l’Agriculture avait refusé aux apiculteurs d’abroger l’autorisation de mise sur le marché pour le colza. Le ministre de l’agriculture a 18 mois à compter de cette date pour réexaminer la demande d’abrogation.
« Il faut que les élus fassent preuve de courage »
De son côté, la Commission européenne avait partiellement suspendu l’autorisation d’utilisation de trois néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame) en 2013. Les industries avaient deux ans pour fournir les données manquantes au dossier. La réévaluation a débuté en 2015, et la première partie a été publiée le 26 août 2015. L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) confirme que l’application de néonicotinoïdes sous forme de pulvérisation foliaire présente un risque pour les abeilles. La deuxième partie de l’évaluation, qui concerne le risque des traitements des semences et du sol (sous forme de granulés), sera publiée en janvier 2017, et accompagnée de la décision de la Commission. « Aujourd’hui, tout le monde est conscient de la toxicité de ces produits, de nombreuses études le démontrent. Il faut maintenant que les élus fassent preuve de courage », déclare Gilles Lanio, président de l’Unaf.
« Un produit sort par la fenêtre, un autre rentre par la porte »
En 2015, deux nouvelles molécules ont été autorisées par la Commission européenne : le sulfoxaflor, produit par Dow Agrosciences (le 27 juillet) et la flupyradifurone, insecticide de Bayer (le 9 octobre). « Il y a un produit qui sort par la fenêtre et un autre qui rentre par la porte. L’Europe a un comportement schizophrène », regrette Henri Clément, porte-parole de l’Unaf. Dow affirme que sa molécule n’est pas un néonicotinoïde, mais pour l’Unaf, elle représente le même danger. « Même si sa structure est légèrement différente, elle agit sur les mêmes récepteurs » affirme Noa Simon-Delso, conseiller technique et scientifique de Bee Life. La flupyradifurone, de la famille des néonicotinoïdes, a quant à elle été autorisée pour les laitues et le houblon, mais l’Unaf regrette des « failles dans la conception des études qui empêchent de tirer des conclusions sur la sécurité du produit. »
Plan de lutte contre le frelon asiatique
Bee friendly, le label européen en faveur des abeilles
Bee Friendly, label européen favorisant les pratiques respectueuses des abeilles et des pollinisateurs a vu ses premiers produits commercialisés en 2015. En France, deux vins inaugurent ce label, officiellement lancé en 2014. Trois autres domaines se sont lancés dans l’aventure en 2015, portant à cinq le nombre de vins désormais labellisés. 120 hectares sont concernés en France. Le cahier des charges, défini avec des spécialistes de l’Inra, concerne également les fruits et légumes, et les produits laitiers. En Allemagne par exemple, du lait et du beurre « Bee Friendly » sont déjà commercialisés.