Bio : de la demande, des objectifs ambitieux et des effets pervers ?
Le | Agrofournisseurs
6 % de la SAU en agriculture biologique en 2012, 20 % en 2020 contre 2 % aujourd’hui. L’objectif fixé par le grenelle de l’environnement est ambitieux. Certes, la demande explose et en face, l’offre est insuffisante. Un exemple : le lait. La France compte moins de 1600 producteurs de lait bio. La collecte de lait bio représente 1 % de la collecte nationale de lait. Mais à peine 60 % des 227 millions de litres sont valorisés en produits bio : yaourth, crème, beurre… A.G.
Industriels et transformateurs cherchent à développer leur activité sur ce créneau. Le CES (conseil économique et social) s’interroge quant à lui sur le sens de l’objectif fixé par le gouvernement et surtout, sur la pertinence de viser une part de 20 % de produits bio dans la restauration collective publique d’ici 2012. Le conseil rappelle que « le bio ne constitue pas une garantie de qualité nutritionnelle ». Avec un tel objectif, ne risque-t-on pas d’aboutir à un effet pervers : à savoir la nécessité de compenser les menus bio plus onéreux par des produits plus accessibles mais souvent d’importation ou de basse qualité. Le CES propose que d’autres moyens de production, « à faible empreinte écologique » puissent également être recensés dans l’objectif de 20 %.