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Biocarburants, de la place pour les cultures… mais des craintes sur la défiscalisation

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La hausse du prix des matières premières agricoles s’est accompagnée d’une campagne virulente dénonçant la concurrence entre biocarburants et productions pour l’alimentation humaine. La tendance au niveau mondial est sans conteste à une progression des besoins alimentaires d’une population par ailleurs confrontée au réchauffement climatique. C’est dans ce contexte que le comité « Biocarburant et biomasse », ou comité 2 B, a présenté le 22 novembre l’étude qu’il a mené sur l’impact en France d’une production de biocarburants conforme à l’objectif de 7 % d’incorporation fixé à échéance 2010. Les besoins en surfaces sont estimés par le Comité 2 B à 1 480 000 ha pour le biodiesel et 263 000 ha pour le bio-éthanol. Soit, compte tenu des surfaces déjà en terre en 2006 un écart de 310 000 ha. Pas de problème, estime le Comité 2 B (1), la France devrait y compris conserver son potentiel d’exportation.

« On ne peut pas construire une filière et en même temps la démonter », s’est insurgé Pierre Cuypers, président du Comité 2 B, à l’issue de la présentation des chiffres sur la comptabilité des cultures biocarburants et l’équilibre de l’offre en France. En effet, le gouvernement avait envisagé de réduire la défiscalisation dont bénéficie les biocarburants, dans le cadre du projet de loi de finance 2008 : 7 euros/hl pour le biodiesel et de 10 euros pour l’éthanol, soit l’équivalent de quelque 300 millions d’euros, sur une enveloppe globale d’un milliard d’euros. Il semble que la réduction serait limitée entre 3 à 4 euros/hl. C.D.

(1) Le Comité 2 B, a été créé par l’OniGC. Il rassemble des représentants des ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie, des organisations professionnelles et syndicales, des instituts techniques, de l’Inra et de l’Ademe.