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Biocontrôle et biostimulants : Agrauxine mise sur les levures

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Créée en 2014, Agrauxine, la filiale du groupe Lesaffre spécialisé dans la production de levures, poursuit sa croissance sur le marché des biostimulants et des produits de biocontrôle. En France, elle ne commercialise pour l’instant que trois produits de biocontrôle à base de Saccharomyces cerevisiae LAS 117, une levure dont le procédé d’extraction est breveté par Agrauxine. Pour sa première campagne de commercialisation, son fongicide Romeo, commercialisé en partenariat avec BASF pour la France et Sumitomo en Italie, a couvert 100 000 ha de vigne sur la France et l’Italie. « Les ventes de Romeo ont été quatre fois supérieures à nos prévisions », affirme Hugo Bony.

Cinq innovations d’ici à cinq ans pour la France

Une série de cinq produits devrait arriver sur le marché français d’ici à cinq ans, dont le biostimulant Smartfoil, dès l’an prochain. Ce dernier est déjà commercialisé au Brésil, où il couvre un million d’hectares de soja, soit 3 % des surfaces. « Grâce à Smartfoil, la plante ne ressent pas le stress abiotique pendant 7 à 12 jours. Il est à appliquer aux stades cruciaux de développement, comme la floraison pour le colza », explique Ronan Kempf, directeur marketing et développement. Testé en France entre 2015 et 2018, le produit offre 77 % de retours positifs, avec en moyenne 1,3 q/ha de rendement supplémentaire.

Positionnement prix « accessible »

En termes de prix, l’entreprise défend une position résolument accessible pour l’agriculteur : en biocontrôle, « nous ne sommes pas plus cher que la solution chimique équivalente » et en biostimulant « on estime que l’agriculteur est prêt à investir un euro si le produit lui en rapporte trois », explique Hugo Bony.

Renforcer les liens avec la distribution française

La bonne dynamique d’Agrauxine se traduit par le recrutement, dès janvier, d’un quatrième commercial en France, pour couvrir le nord-est. « Il a un travail à mener de formation auprès des équipes de vente de la distribution, techniquement mais aussi psychologiquement, pour qu’elles osent vendre », explique Pierre-Emmanuel Fleurquin, directeur commercial d’Agrauxine. Le fabricant de biosolutions privilégie le contact direct avec des coopératives et négoces locaux plutôt qu’avec les unions d’approvisionnement.

« Sur les solutions alternatives, les centrales d’achats laissent leurs adhérents construire eux-mêmes leur gamme », constate le directeur commercial. L’entreprise détient pour l’instant 34 autorisations de mises sur le marché (AMM) dans le monde, mais espère dépasser la barre des 90 autorisations à l’horizon 2020, biocontrôle et biostimulants confondus.