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Bioéthanol, pour un milliard d’euros…

Le | Agrofournisseurs

Pour répondre aux exigences d’incorporation de biocarburant dans les essences, fixées par Bruxelles, les investissements de cinq groupes agro-industriels (AB Bioenergy, Cristal Union, Roquette, Tereos et Soufflet) vont totaliser un milliard d’euros en trois ans pour construire six unités de production de bioéthanol. Ils ont souhaité rappeler l’enjeu économique, à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Tout en précisant que 80 % des Français sont prêts à utiliser le bioéthanol pour lutter contre le réchauffement climatique (…).A.D.

(…) Un sondage IPSOS commandé par la filière bioéthanol et réalisé début février révèle que la perception de ce biocarburant par le grand public est positive : 80 % des français interrogés s’estiment prêts à utiliser le bioéthanol pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ainsi, sur les 1014 personnes du panel d’enquête, 83 % pensent que le développement du bioéthanol en France n’est pas suffisamment rapide. 80 % considèrent que ce développement doit être une priorité en matière d’environnement pour notre pays dans les années à venir. 83 % estiment que le bioéthanol permet à la France de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du pétrole. 80 % sont prêts à étudier l’option d’un véhicule Flex Fuel fonctionnant au bioéthanol lors d’un achat de voiture.

Objectif industriel : 15 millions d’hl en 2015

En 2007, la capacité de production de la France a atteint 8 millions d’hectolitres de bioéthanol soit 30 % de la production européenne ce qui a permis d’incorporer en moyenne 3,5 % d’éthanol à toutes les essences consommées.

En développant l’outil industriel, cette capacité pourra être portée à 15 M d’hectolitres en 2015. Cette extension permet de fournir suffisamment de bioéthanol pour atteindre le taux d’incorporation de 10 % fixé par Bruxelles à cette même échéance. Selon les acteurs de la filière bioéthanol, 200 pompes distribuent le Superéthanol, et 1500 sont attendues d’ici à la fin de l’année 2008.

Pas de conflit avec les productions alimentaires

En parallèle, une dizaine modèles de véhicules type « Flex-Fuel », capables de rouler indifféremment au bioéthanol ou à l’essence, sont d’ores et déjà disponibles sur le marché français. Selon une étude publiée en octobre 2007 par l’ONIGC, l’objectif national visant à incorporer 7 % de bioéthanol dans l’essence en 2010 nécessitera seulement 2,5 % des surfaces céréalières françaises et 12 % de celles de betteraves. Ce qui représente moins de 300 000 hectares sur un total de plus de 9 millions d’hectares consacrés en France à ces cultures.

Selon une étude de la Commission européenne (1) l’incorporation, à l’horizon 2020, de 10 % de biocarburant dans les carburants ne mobiliserait que 15 % des surfaces agricoles européennes ; cela grâce notamment aux progrès agronomiques continus et au développement de nouvelles technologies industrielles dites de seconde génération à l’horizon 2015 (utilisation de plantes entières et recours à une gamme plus vaste de matières premières).

(1) Le boom des biocarburants :

implications pour l’industrie automobile, l’agriculture et l’énergie ». Juillet 2007, Global insight)