Biocontrôle, Eureden affiche ses ambitions pour 2025
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La coopérative Eureden a profité de la conférence sur le biocontrôle organisée le 10 décembre par Valoria et Agri Sud-Ouest Innovation pour exposer sa stratégie de développement de solutions alternatives à l’horizon 2025. Objectif : multiplier par deux les surfaces concernées.
Eureden est, depuis plusieurs années déjà, engagée sur la voie de la réduction des produits physosanitaires via son programme Phytless mais aussi au travers du plan d’actions « Cultivons autrement ». Son objectif : que 25 % des surfaces utilisent, en 2025, des solutions alternatives, telles que le biocontrôle, les variétés tolérantes ou les couverts végétaux. Eureden compte ainsi instaurer une démarche collective autour de cinq axes prioritaires : armer techniquement les agriculteurs, développer des outils d’aide à la décision, favoriser la mise en réseau, instaurer une démarche de filière et minimiser les risques économiques pour les producteurs.
Se concentrer sur les leviers agronomiques
La coopérative souhaite avoir une approche plus globale des systèmes de culture. « Nous savons pertinemment qu’une solution de biocontrôle ne remplace pas un produit phyto », explique Guillaume Gasc, consultant au Pôle Innovation. Eureden retire progressivement un certain nombre de produits dangereux de son catalogue. Mais concernant les solutions de biocontrôle, elle dispose de « peu de solutions robustes et peu de références », constate Guillame Dasc. Des groupes de travail et des expérimentations seront mis en place, notamment sur le désherbage mécanique ou les couverts végétaux, pour avoir une compréhension plus fine des interactions entre ces leviers agronomiques et les biosolutions et au final, créer de nouvelles références. Des outils numériques d’aide à la décision seront ensuite développés pour orienter l’agriculteur vers des choix pertinents.
Développer les réseaux de travail
Pour parvenir à ces objectifs, la coopérative mise également sur son réseau de fermes HVE et sur les douze groupes 30 000 présents en Bretagne, regroupant 170 de ses adhérents. « Une synergie d’actions est nécessaire », précise Guillaume Dasc, qui propose également des formations pour les agriculteurs « pour une approche technique individualisée ».
Des débouchés à construire
Eureden a fait le constat que les itinéraires utilisant des biosolutions sont pour l’instant mal valorisés et peu lisibles. La coopérative voudrait qu’une démarche filière soit engagée, voire que des labels soient créés, afin de faire connaître les solutions de biocontrôle et sensibiliser le consommateur. A condition que ces stratégies soient rentables pour l’agriculteur, compte tenu des risques économiques qu’elles représentent.