Biosolutions, FMC ambitionne d’être sur le podium
Le | Agrofournisseurs
Encore peu connu en France sur le secteur des biosolutions, l’agrochimiste FMC devrait faire parler de lui à court terme, notamment dans le domaine des micro-organismes. Et ce, grâce à une stratégie d’investissements dédiée. La mise en marché dans l’Hexagone de solutions de biocontrôle est attendue pour 2024.
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Johanny Guinaudeau, chef marché Plant Health chez FMC[/caption]
“FMC a créé son département Plant Health il y a dix ans, suite à une analyse de l’évolution attendue du marché”, précise Johanny Guinaudeau, chef marché Plant Health. Dès lors, le groupe américain devenu un “pure player” de la protection des cultures, passé du 8e au 5e rang mondial après l’acquisition de Cheminova ainsi que des actifs et de la R&D de Dupont en 2018, se fixe une feuille de route pour développer les biosolutions.
“Cette division a pour objectif de développer des solutions alternatives ou complémentaires aux produits phytosanitaires de synthèse, afin de compléter en spécialités d’origine naturelle le portefeuille de nos différents segments herbicides, insecticides, fongicides et nutrition”, reprend Johanny Guinaudeau. FMC intègre dans cette division les produits de biocontrôle, les solutions de nutrition et les biostimulants, ainsi que les traitements de semences.
L’ambition du groupe : être dans le top trois d’ici à dix ans sur le secteur des biosolutions. “Nous pesons actuellement 200 millions de dollars dans ce marché estimé à dix milliards de dollars au niveau mondial”, précise le chef marché.
Du biocontrôle en France dès 2024
“En France, nous nous sommes jusqu’à présent appuyés sur notre portefeuille existant, mais les AMM de biosolutions vont arriver, souligne Johanny Guinaudeau. Nous proposons actuellement deux biostimulants avec AMM MFSC, destinés à presque l’ensemble des cultures, SuperFifty et Seamac Rhizo. Un troisième biostimulant devrait obtenir une AMM d’ici à la fin de l’année. Dès 2024, nous arriverons sur le marché du biocontrôle avec un biofongicide et un bionématicide à base de bactéries, pour la pomme de terre, la betterave et les cultures légumières.”
Objectif de la société : apporter des biosolutions sans contraintes d’utilisation ou de stockage, sans concession pour l’agriculteur en termes d’efficacité ou de rentabilité. Ces nouvelles solutions feront l’objet de fiches CEPP, et d’une utilisation possible en agriculture biologique.
Une stratégie d’investissement tournée vers les biosolutions
FMC développe une stratégie d’investissement dédiée aux biosolutions. Dès 2013, le groupe acquiert le Center for agricultural and environmental biosolutions (CAEB), entreprise de recherche américaine axée sur les micro-organismes endophytes. Suit, la même année, la signature d’une alliance stratégique avec la société de biotechnologie danoise Chr. Hansen. Cette alliance permettra le lancement de premières solutions de biocontrôle au Brésil dès 2017.
En 2015, FMC acquiert Cheminova et sa filiale Headland, spécialisée dans la nutrition et les biostimulants. En 2016, le groupe crée au Danemark l’EIC, l’European innovation center, son centre mondial de R&D pour sa division Plant Health. Enfin, 2020 voit la naissance de FMC Ventures, une filiale d’investissement pour développer des collaborations avec des start-up et des sociétés de nouvelles technologies : Trace genomics, BioPhero, Cyclica, Scanit technologies, Zymergen, Guardian agriculture.
FMC dispose également en Europe, pour accompagner le développement de son portefeuille de biosolutions, d’un centre de recherche dédié en Alsace - comprenant entre autres 21 laboratoires, 500 m2 de serres et 90 ha de ferme expérimentale-, ainsi que d’un laboratoire de traitements de semences en Allemagne et d’une usine de nutrition et de biostimulants en Grande-Bretagne présentant une capacité de production de 25 millions de litres par an.