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Biostimulants, l’entreprise sud-africaine AECI compte sur la distribution pour s’installer en Europe 

Le | Agrofournisseurs

Avec deux homologations en poche, obtenues début octobre, AECI vient de poser un pied dans le marché européen des biostimulants. L’entreprise sud-africaine a de grandes ambitions pour le continent et notamment pour le marché français. Pour s’imposer, elle souhaite s’appuyer sur un réseau solide de distributeurs. Rencontre. 

La ferme de culture de mycorhizes de l’entreprise AECI, en Afrique du Sud. - © D.R.
La ferme de culture de mycorhizes de l’entreprise AECI, en Afrique du Sud. - © D.R.

Le marché européen des biostimulants comptera bientôt un nouvel acteur. C’est en tout cas l’intention assumée de la société sud-africaine AECI (1) Plant Health. Présente depuis une petite décennie en Italie et en Allemagne, l’entreprise vise désormais ses voisins espagnol et, surtout, français. « Le marché des biostimulants de l’Europe de l’Ouest est le plus mature du monde, explique Hennie Greyling, chef marché Europe/Asie à Référence Agro. À cela s’ajoute la progression du changement climatique sur le continent, qui rend nos produits plus attractifs pour s’adapter à des conditions plus sèches, mais aussi l’entrée en vigueur à l’été 2022 d’une homologation spécifique aux biostimulants dans l’Union européenne. Toutes les pièces du puzzle s’emboîtent. »

« Nous ne voulions pas que nos produits soient considérés comme des engrais, étant donné qu’ils se focalisent notamment sur la santé des sols. La création de la catégorie biostimulants pour les homologations à l’échelle européenne, dans la catégorie produits à faible risque, PFR, a été décisive pour nous. »

Biostimulants, l’entreprise sud-africaine AECI compte sur la distribution pour s’installer en Europe  - © D.R.
Biostimulants, l’entreprise sud-africaine AECI compte sur la distribution pour s’installer en Europe  - © D.R.

Karin Stoll

Directrice des ventes internationales chez AECI

Une première vague de produits

AECI a en effet obtenu, début octobre, des premières homologations pour deux solutions, applicables sur toutes les cultures. Le premier, Nixela, contenant de l’acide salicylique est le produit phare de l’entreprise. Il peut être appliqué en amont ou après un épisode de stress biotique ou abiotique, pour favoriser la résistance ou la récupération. « Ce produit a un grand avenir sur le marché européen », assure Hennie Greyling. La deuxième solution approuvée est un polymère produit sous forme de phosphate de potassium, appelé Rappid K. Celui-ci favorise l’efficience de la plante.

Trois autres solutions attendent encore leur homologation. Les deux premières concernent les deux gammes du produit Biocult (ML45 pour le traitement de semences, ML100 pour l’horticulture), également conçu avec de l’acide salicylique. Celui-ci focalise son action sur les racines, et repose sur le principe de la mycorhize. Ces réseaux de filaments doivent permettre de multiplier par vingt le système racinaire et ainsi accroître l’accès des plantes aux nutriments et à l’eau dans le sol. « D’autres produits fondés sur ce système existent déjà sur le marché, mais nous sommes les seuls à produire nos mycorhizes naturellement, et non in vitro », précise le chef marché Europe/Asie. Dernière solution de cette première phase : Qwemikelp, composé d’algues et de nutriments.

Six autres demandes d’homologation bientôt déposées

« L’ensemble des produits de cette première phase vise à booster le système immunitaire de la plante, pour la rendre moins sensible aux maladies et aux stress environnementaux », résume Hennie Greyling. AECI ne compte cependant pas s’arrêter là. Des travaux sont en cours pour soumettre une deuxième vague de demandes d’homologation pour six solutions. « L’objectif est d’être prêt pour la campagne 2024-2025 », poursuit le chef marché.

« En Afrique du Sud, nous manquons d’eau et nous devons innover pour notre propre marché. Les produits que nous proposons en Europe ont donc fait leur preuve sur le terrain. »

Biostimulants, l’entreprise sud-africaine AECI compte sur la distribution pour s’installer en Europe  - © D.R.
Biostimulants, l’entreprise sud-africaine AECI compte sur la distribution pour s’installer en Europe  - © D.R.

Hennie Greyling

chef marché Europe/Asie chez AECI


Le contact avec les distributeurs démarre tout juste

En attendant, l’entreprise explique vouloir prendre le temps de mieux cerner le marché européen. « Notre stratégie n’est pas la même qu’en Afrique du Sud, explique Hennie Greyling. En Europe, nous voulons nous appuyer sur un réseau de partenaires. » Plus précisément : l’entreprise souhaite travailler main dans la main avec la distribution agricole. « Notre approche est d’avoir un partenariat de long-terme avec un réseau de distributeurs, français et européens », indique Marc Loré, en charge du développement commercial.

Les prises de contact démarrent juste mais, selon les représentants de l’entreprise, les distributeurs rencontrés témoignent d’un réel intérêt pour leur gamme. « Nous souhaitons démontrer l’intérêt des synergies entre nos produits », souligne Karin Stoll, directrice des ventes internationales. AECI envisage d’embaucher des techniciens et de lancer une plateforme en ligne, Biocult Campus, pour expliquer, en quinze minutes, les bénéfices des mycorhizes. « Ce marché va exploser dans les cinq prochaines années, compte tenu des périodes de sécheresses plus fréquentes, assure Marc Lore. Il est donc important de vulgariser ce concept encore nouveau. »

AECI en quelques chiffres

  • 1,8 Mrd € de chiffre d’affaires, dont 25 % pour la branche agricole (500 M€)
  • 3 domaines d’activité principaux : mines, agriculture, chimie
  • Présence à l’international, notamment au Brésil, en Chine, aux Etats-Unis ou en Australie


(1) African Explosive and Chemical Industrie