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Bras de fer autour du glyphosate

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La plateforme « Glyphosate France », regroupant sept entreprises (1) commercialisant des produits à base de glyphosate, a fait un point, le 9 juillet 2015, sur la classification de la molécule par le Circ. Le Centre international de recherche sur le cancer a en effet classé, en mars dernier, le glyphosate comme « probablement cancérogène pour l'homme » (catégorie 2A).  Décision contestée par les firmes.

Les industriels affirment que « la décision à laquelle est parvenue le Circ n'est basée que sur une sélection d'informations disponibles dans le domaine public ». Selon eux, cette décision n'a donc pas su « tirer avantage de la base de données sur le glyphosate déjà évaluées par les autorités réglementaires des pays de l'OCDE ». Base de données qui contiendrait 618 publications publiques et privées.

Les industriels dénoncent également l'approche « danger » utilisée par le Circ, qui étudie les caractéristiques intrinsèques de la molécule la rendant potentiellement cancérogène. Ils rappellent que pour l'Union européenne, c'est l'approche « risque » qui est de mise pour interdire ou autoriser une molécule. Cette approche mesure la probabilité de l'apparition de cancer en prenant en compte les niveaux d'exposition des agents.

Le Circ se défend toutefois en affirmant que l'approche « danger » a son intérêt car  « des utilisations ou expositions nouvelles peuvent conduire à des niveaux de risque beaucoup plus élevés que ceux identifiés aujourd'hui ».


Une monographie et de nouveaux rapports attendus

La prise de parole de la plateforme Glyphosate intervient alors que la procédure de ré-approbation du glyphosate est en cours au niveau européen. Elle devrait se terminer courant 2016 et s'appuyer sur l'évaluation de l'Efsa, l'autorité européenne de sécurité des aliments, qui publiera son rapport d'ici à l'automne. De son côté, le Circ a prévu d'éditer prochainement sa monographie sur le glyphosate, explicitant les détails de sa classification comme cancérogène probable.

Le premier rapport de l'Allemagne, état membre rapporteur pour la réévaluation du glyphosate, a conclu en janvier 2014 qu'« aucune évidence de cancérogénicité n'a été obtenue ». Une mise à jour du rapport d'évaluation de l'Allemagne prenant en compte les données du Circ est toutefois attendue. Le groupe de travail sur le glyphosate estime quant à lui  « que le Circ devrait retirer sa décision et prendre en compte les conclusions de l'Efsa avant de finaliser sa monographie sur le glyphosate ».


(1) Nufarm SAS, Syngenta France SAS, Dow AgroSciences SAS, Adama France SAS, Monsanto SAS, Arysta Lifesciences SAS et Cheminova Agro France