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Bruno Tremblay, directeur général adjoint de Bayer CropScience - « Garder notre leadership »

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Bruno Tremblay passera, à compter du 1er octobre 2009, du poste de directeur des opérations à celui de directeur général adjoint de Bayer CropScience. L'ancien responsable commercial du réseau Nord/Picardie de Rhone-Poulenc arrive donc en deuxième position dans l'organigramme de Bayer CropScience, auprès de Frank Garnier, directeur général et par ailleurs président du groupe Bayer en France.

Cette nomination s'accompagne d'une prise plus directe avec l'ensemble des services opérationnels, y compris avec les cinq directeurs des agences du réseau en France. Yves Berthon, précédemment directeur commercial, prend la tête du service relations tiers, avec également la mission de bâtir des solutions alternatives en termes de traitement. Rencontre avec Bruno Tremblay, qui présente les projets à court et moyen termes de l'entreprise. Où l'on apprend que les semences de colza pourraient rejoindre la gamme dans les années à venir et que les services pourraient être regroupés sous une marque spécifique… Entre autres informations !

Propos recueillis par Catherine Deger

Photo : Bruno Tremblay, DGA de Bayer CropScience à compter du 1er octobre.

Référence-appro.com : A quelle logique répond l'évolution du management opérationnel autour de votre fonction de directeur général adjoint ?

Bruno Tremblay : Les objectifs sont avant tout de s'assurer d'une bonne coordination, d'une fluidité et de l'efficacité des décisions, grâce à une direction qui chapeaute avec dix directeurs l'ensemble des opérations, de l'homologation à la mise en marché. Les niveaux hiérarchiques doivent être les plus faibles possibles. Cette organisation permet d'être proche du réseau et des clients. La proximité est essentielle dans la période actuelle, de forte mutation.

Comment allez-vous faire face à une baisse du marché français, qui s'annonce à deux chiffres sur la campagne qui démarre ?

Bruno Tremblay : La campagne qui débute s'inscrit de fait dans un cycle bas. Mais nous sommes confiants dans le marché à moyen ou long termes. Nous restons en tout cas clairement positionnés sur l'apport d'innovations. Nous venons d'obtenir trois homologations importantes : un herbicide maïs de post levée, un insecticide et un anti-oidïum vigne. D'autres projets tardent un peu à sortir, malgré une amélioration des délais au niveau de l'Afssa.

L'objectif pour les équipes est clair : garder notre leadership et notre part de marché de 26 %. A échéance 2010-2011, nous réfléchissons à la mise en place d'une offre marquetée, segmentée, spécifiques aux services que nous développons. Ce qui passera probablement par une marque. Nous accordons beaucoup de ressources aux outils, à la gestion responsable des produits, à l'expertise filière. Mais ces efforts sont dilués, apportés de manière sporadique. Nous allons donc structurer cette offre. C'est important pour nos clients. C'est aussi un enjeu de reconnaissance par la société civile.

Bayer CropScience monde annonce renforcer ses moyens dans la recherche génétique. Pouvez-vous préciser ?

Bruno Tremblay : Les investissements annuels du groupe en matière de recherche évoluent entre 600 et 650 millions d'euros, dont 500 millions d'euros pour les phytosanitaires et 100 à 150 millions d'euros pour les semences, sur quatre cultures stratégiques : coton, colza, riz et potagères. Nous allons passer à 200 millions d'euros pour les semences et les traits (biotechnologies). Ce qui nous permet de garder une taille suffisante pour apporter des réponses aux problématiques de résistance aux herbicides ou encore des solutions nouvelles en fongicides ou insecticides. Une offre en semences et biotechnologies nécessite toujours une offre chimique performante. Nous sommes dans cette logique d'offre combinée. C'est le sens de l'accord conclus avec l'institut de recherche australien CSIRO fin juillet 2009, qui nous donne accès à une belle génétique en blé hybride. Ou encore de l'acquisition d'Athenix Corp, en Caroline du Nord, en août, société de recherche en biotechnologie qui détient notamment des traits de résistance au glyphosate et au nématode sur soja maïs.

Quelle traduction concrète pour le marché français ? Bruno Tremblay : Nous avons signé un accord au niveau européen avec Euralis pour avoir un accès à de la génétique colza. Nous envisageons de mettre en marché des variétés dans le réseau Bayer CropScience dans les deux ou trois ans.

Vous assigner à la direction Relations tiers l'exploration de nouveaux champs d'activité. Quels sont-ils ?

Bruno Tremblay : Nous entendons en effet mettre en place des solutions alternatives. Cela fera partie des missions de Yves Berthon. Nous avons quelques projets, notamment sur les produits non classés. Comme les perspectives ouvertes par l'acquisition de la firme israélienne Bionem ce printemps, spécialisée dans les nématicides biologiques.

Les hommes et les chiffres Chiffre d'affaires 2008 : 564 millions d'euros

26 % du marché français

Directeur général : Frank Garnier

Directeur général adjoint : Bruno Tremblay

Directions directement rattachées au DGA : développement et homologation, Bruno Zech ; marketing et services, Rémy Courbon ; ventes, Michel Labonde ; service clients et logistique, Friedrich Laubscher ; relation tiers, Yves Berthon

et les cinq directeurs d'agence : Centre Nord, Bernard Ambolet ; Ouest : Ghislaine Pinochet ; Est : J.-F. Delorme ; Sud Ouest, Gilles Richard et Sud Est, Gilbert Brillant.

Bruno Tremblay : un parcours sans faute ! Coopération pour Rhône-Poulenc au Costa Rica, retour en France comme commercial dans le Nord France, puis responsable marketing grandes cultures à la création d'Aventis, et chef produit monde en Allemagne. Suivent deux postes à l'étranger : direction de la filiale Indonésienne de Bayer CropScience puis responsable corporate du groupe Bayer et de l'activité Bayer CropScience en Afrique du Nord et de l'Ouest… Retour, enfin, en 2008 à Bayer CropScience France comme directeur de opérations.