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Céline Barthet, IBMA, le point sur les dossiers biocontrôle urgents

Le | Agrofournisseurs

Céline Barthet, directrice homologations et affaires réglementaires de Sumi Agro France, a été élue, le 12 mars 2020, présidente d’IBMA France, l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle. Sa prise de fonction est l’occasion de rappeler les axes de travail à court et moyen termes de l’association : objectif de parts de marché, stratégie de biocontrôle. Interview.

Céline Barthet, IBMA, le point sur les dossiers biocontrôle urgents
Céline Barthet, IBMA, le point sur les dossiers biocontrôle urgents

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Céline Barthet, IBMA, le point sur les dossiers biocontrôle urgents - © D.R.
Céline Barthet, IBMA, le point sur les dossiers biocontrôle urgents - © D.R.

« La reconnaissance du biocontrôle à l’échelle européenne est fortement attendue », souligne Céline Barthet, présidente d’IBMA France.[/caption]

Rendez-vous a été pris au tout lendemain de sa nomination, le 12 mars, avec la nouvelle présidente d’IBMA France, Céline Barthet, pour un point sur la stratégie de l’association visant le déploiement du biocontrôle et sur les dossiers en cours. Actualité oblige, le court terme revient aussi sur le devant de la scène dans cette situation de crise pandémique et de blocage du pays. Comment les fabricants de produits de protection des plantes font-ils face pour poursuivre leurs activités ? Quid du calendrier de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle ? Jeu de questions-réponses.

Avant d’aborder l’avenir, une question d’actualité : la crise sanitaire liée au Covid-19 que nous traversons actuellement perturbe-t-elle le marché du biocontrôle ?

Céline Barthet : Le monde agricole se mobilise et s’organise pour que cette crise bouleverse a minima ses activités. IBMA France a alerté le ministre chargé de l’Agriculture sur la nécessité de poursuivre la distribution des intrants. Et ce, même si les mesures de confinement sont renforcées. Les expérimentations sont elles aussi essentielles : nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une année de développement. De même, les chantiers de pose de diffuseurs, qui ont démarré fin mars, doivent être préservés. IBMA Global s’est quant à elle assurée que les flux de macro-organismes, entre autres, ne soient pas perturbés.

Pouvez-vous nous détailler le plan « IBMA France 2030 », qui dresse la feuille de route stratégique de l’association ?

C.B. : Les objectifs précis de ce plan doivent être affinés lors d’un séminaire, normalement prévu mi-juin. Mais nous avons déjà notre cap : atteindre les 30 % de parts de marché en 2030 et disposer, à cette même échéance, pour la majorité des usages, de deux solutions de biocontrôle présentant un mode d’action différent. Nos ambitions sont fortes. Pour rappel, la part de marché était de 8 % en 2018, avec peu de spécialités en grandes cultures. Nos 4 axes de travail demeurent les mêmes : la recherche et l’innovation, la réglementation et les politiques publiques, l’information et la formation.

Votre association a toujours reçu un soutien politique fort. Pourtant, la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle se fait attendre depuis près d’un an.

C.B. : Nous ne pouvons que regretter ce retard, que nous ne comprenons pas. Nous avions envisagé un rendez-vous avec le Cabinet du Premier ministre, mais le confinement est arrivé. Sans cette stratégie nationale, nous avons l’impression de faire du surplace. Pour que la mécanique se mette en place, avec tous les acteurs, les actions envisagées par le Gouvernement doivent être révélées au plus vite. Avec le lancement de cette stratégie, des groupes de travail ainsi que des indicateurs de suivi des actions devraient être activés.

La publication du projet tarde-t-elle parce qu’il est gouvernemental ? Il dépend en effet non seulement du ministre chargé de l’Agriculture, mais également de ceux chargés de la Transition écologique, de la Santé et de la Recherche.

Quelles actions aimeriez-vous voir retenues dans cette stratégie nationale ?

C.B. : Les axes de travail de cette stratégie s’avèrent être les mêmes que les nôtres, même si les actions sont regroupées de manière différente. La reconnaissance du biocontrôle à l’échelle européenne est fortement attendue. Avec, si possible, la double lecture dont nous disposons aujourd’hui en France : une définition qui embrasse l’ensemble des solutions de biocontrôle et, pour certaines mesures, une liste officielle de spécialités présentant un profil toxicologique et écotoxicologique favorable, tel que défini aujourd’hui. Nous espérons également voir améliorées la prise en compte des spécificités de nos produits dans la réglementation et la formation/information. Les sites expérimentaux pourraient par exemple gagner à être davantage mis en avant pour servir de vitrines. Sur l’innovation, nous attendons aussi beaucoup du Pacte productif 2025 pour soutenir la recherche, mais également les investissements nécessaires à la logistique et au stockage spécifiques à nos produits.