Référence agro

Cercle Ceres : fertiliser efficace et le faire savoir

Le | Agrofournisseurs

A peine une année après sa création, le cercle Ceres - structure informelle rassemblant des représentants de la filière des engrais, de la production à la distribution - ont soumis à la réflexion dix propositions autour du thème « Fertilisation, comment concilier efficacité et responsabilité ? », lors d'une matinée d'échanges à Paris, le 13 juin. Cette rencontre a permis de saisir les ambitions des promoteurs de Ceres : valoriser les initiatives positives en matière de fertilisation, communiquer sur le capital sol et bâtir un référentiel autour duquel pourraient se retrouver les producteurs comme les utilisateurs. Une ambition assez vaste introduite par une réflexion sur les attentes du grand public.  Pour Florence Gramond, de BVA, si les consommateurs sont confiants dans la capacité des agriculteurs à poursuivre leurs efforts en matière d'environnement, ils ne font pas le lien entre les produits (dont ils connaissent assez bien les différents signes de qualité) et la réalité des pratiques agricoles. En cause, les médias, certes… mais aussi l'incapacité des filières agricoles à communiquer. « La profession est organisée en râteau, auquel il manque un manche central », a stigmatisé Florence Gramond.

Photo  : .« Il n'y a pas une pratique type pour une fertilisation efficace » : Antoine Poupart, Invivo.


Les défis sont pourtant considérables.

Tous les chemins mènent à l'efficacité

Les impacts de la fertilisation sur l'environnement (gaz à effet de serre, émission d'ammoniac, nitrates dans les eaux) sont autant d'enjeux majeurs. Comment accompagner le monde agricole dans sa transition ? Jérôme Mousset, de l'Ademe, évoque trois dimensions : l'exploitation, avec une réponse des politiques et un accompagnement des conseillers ; le territoire, avec une montée en puissance des stratégies locales et les filières. A ce stade, l'indicateur ACV, analyse du cycle de vie, a été salué par tous les participants comme une avancée. Un indicateur certes complexe à mettre en œuvre dans le monde du vivant, mais qui permet de parler le même langage : de l'aval de la filière, jusqu'au consommateur.


Construire un référentiel fondé sur une obligation de résultats


« Il n'y a pas une pratique type pour une fertilisation efficace », a développé Antoine Poupart, d'InVivo. Une fois acté le fait que la productivité était gage d'efficacité environnementale, plusieurs intervenants ont souligné la diversité des réponses permettant de limiter les impacts de la fertilisation, et la nécessité d'une bonne maîtrise des fondamentaux de l'agronomie et des outils mis à disposition des agriculteurs comme de leurs conseillers. En ligne de mire, passer d'une obligation de moyens à une obligation de résultats. Et faire comprendre autant aux pouvoirs publics qu'aux rédacteurs de cahiers des charges l'intérêt de cette approche. C'est sur cette voie qu'entendent s'engager les parties prenantes du cercle Ceres pour la construction d'un référentiel qui prendrait en compte la dynamique de la réflexion agronomique en termes de fertilisation. « Une idée très intéressante, a commenté Fouzia Smouhi-El-Hilali, du GIE CRC, car cela permettrait de ne disposer que d'un élément que l'on pourrait intégrer dans les différentes chartes. »  

Photo : Chrystel Bogiraud, East Balt (fabricant des petits pains Mac Do), qui a contribué à la réflexion Ceres, souligne l'intérêt d'associer les techniciens des coopératives aux travaux du cercle.


Ont contribué à la réflexion du cercle Ceres : GPN, des membres de l'Unifa, du Comifer, d'Arvalis, de l'Inra, d'InVivo, de Valfrance, de Soufflet, du GIE CRC, d'Intercéréales, de CapFrance, d'East Balt, Lasalle Beauvais, Planète Végétal, Nutrixo, Mc Donald's et Casino.