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Claude Tabel, UFS, « À peine 20 % des semences seraient arrivées dans les fermes ukrainiennes »

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Claude Tabel, UFS, « À peine 20 % des semences seraient arrivées dans les fermes ukrainiennes »
Claude Tabel, UFS, « À peine 20 % des semences seraient arrivées dans les fermes ukrainiennes »

La plupart des semenciers français présents en Ukraine ont annoncé avoir fermé leurs usines. C’est le cas d'Euralis, de Mas Seeds ou de Lidea. « Les semences produites en Ukraine sont avant tout destinées à ce pays, commente Claude Tabel, président de l’UFS, l’Union française des semenciers. Certains lots devaient, cette année, être acheminés vers des pays limitrophes comme la Roumanie, la Hongrie ou la Pologne. Nous ne savons si cela a pu être réalisé avant le début du conflit. Au niveau des semences importées, nous considérons que 72 % des volumes sont dans le pays mais cela ne veut pas dire qu’ils sont arrivés dans les fermes. Sur ce point, nous estimons qu’à peine 20 % des volumes le sont. Cela concerne avant tout le tournesol et le maïs pour lesquels tous les lots ne seraient pas encore conditionnés. »

Acheminer les lots dans les fermes, oui mais comment ?

L’association des agriculteurs européens sollicite les semenciers pour rouvrir leurs usines afin de sortir les lots et les acheminer à temps sur les exploitations pour les semis de printemps. « Bien évidemment, cela pose un énorme problème de sécurité pour le personnel qui accepterait de se rendre sur les sites, sans oublier les contraintes logistiques liées à des manques de camions, de gazole, ou encore d’électricité dans les usines », poursuit-il. Dans la plupart des zones agricoles, les agriculteurs seraient restés dans leur ferme. Mais sont-ils en mesure d’assurer les travaux des champs ? Difficile de savoir si les zones de grandes cultures se trouvent dans les zones de conflit.

Côté Russie, les exportations de semences ont eu lieu en décembre et janvier. Pour les agriculteurs russes, aucun souci. Ils vont pouvoir semer dans les temps.

Chaque semencier décidera de la stratégie à adopter

La France exporte pour près de 250 M€ de semences en Ukraine et Russie, sur les 1,8 milliard d’euros que représente le volume total exporté par notre pays (dont 70 % en Europe). « Se pose désormais la question de la mise en place des hectares de production de semences destinées à ces deux pays, confie Claude Tabel. Au sein de l’UFS, la question est soulevée mais c’est à chaque entreprise de prendre sa décision. » Pour le marché français, Claude Tabel se veut rassurant : « Nous avons en moyenne une demi-campagne de stock de semences. Les agriculteurs français n’ont pas à être inquiets. »