Colloque blé dur : « la recherche, indispensable pour assurer la compétitivité de la filière »
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Mardi 24 janvier se tenait, à la Rochelle, la 14è journée de la filière blé dur, organisée par Arvalis-institut du végétal. La matinée, axée sur la recherche variétale, a permis aux producteurs, semenciers, OS, industriels… d’exposer leurs attentes. Tous souhaitent, pour les années à venir, des variétés encore plus régulières, à haut rendement, plus rustiques, moins dépendantes des intrants et de l’eau - Ecophyto et Grenelle aidant -, de bonne qualité physique et sanitaire - pour répondre aux exigences croissantes des consommateurs et des importateurs. Comment ? En multipliant les efforts de recherche. « Efforts qui ne pourront être réalisés qu’avec la participation financière de tous les agriculteurs utilisateurs de semences », a insisté Guillaume Duboin, directeur d’Arterris et président de la commission production au sein de l’UFS (Union française des semenciers). Une allusion à l’adoption de la loi sur les certificats d’obtention végétale (CVO) en novembre. Anne Gilet
Photo : Pour Guillaume Duboin, directeur d’Arterris et membre de l’UFS, « tous les agriculteurs utilisateurs de semences doivent participer financièrement à la recherche ». A gauche, Claude Tabel de RAGT. A droite, Xavier Charbonneau, de Charentes Alliance.
« Bien qu’indispensable, cette nouvelle rémunération pourrait, à terme, ne pas suffire », a prévenu Claude Tabel, directeur de la recherche chez RAGT. Une situation qui selon lui, engendrerait une moindre compétitivité du blé dur par rapport aux autres cultures. En effet, le monde des semenciers/obtenteurs évolue : « moins d’acteurs, c’est aussi moins de ressources alors que les coûts de recherche, eux ne cessent d’augmenter. Cet effet ciseau ne permet dès lors pas de s’attaquer à de nouveaux défis », a-t-il poursuivi. D’autres systèmes de prélèvements de fonds pourraient être envisagés : sur la collecte comme en Australie, sur les surfaces cultivées comme en Grande Bretagne ou la participation financière des industries de transformation. Pour Jean-François Gleizes, président du comité de pilotage de la filière blé dur au sein de l’AGPB, « il est important qu’à l’aube d’une nouvelle Pac, une réflexion spécifique blé dur soit menée pour conserver la qualité de la filière ».
Autre point abordé lors de cette journée : le devenir de la prime spécifique blé dur. Celle-ci, attribuée jusque là aux producteurs des zones dites « traditionnelles », pourrait être remise en cause avec la refonte de la Pac : les producteurs du « nord » estimant eux aussi y avoir droit.