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Compétitivité : Coop de France Nutrition animale, adepte du jeu collectif

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Pour gagner le match de la compétitivité, défendre ne suffit pas (refus de l'écotaxe par exemple), il faut passer à l'offensive et savoir jouer collectif. Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale, aime bien utiliser la métaphore footballistique pour résumer la stratégie des coopératives de nutrition animale pour les prochains mois. « Notre objectif, notre obsession même : rassurer les consommateurs sur ce que mangent les animaux qu'ils consomment », explique-t-il. Coop de France Nutrition animale entend ainsi renforcer avec ses partenaires le dispositif de certification Oqualim. Pour Jean-Luc Cade, « l'approvisionnement durable » s'inscrit également dans le sens de l'Histoire. Une plateforme de réflexion a été créée avec le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia). Pour entrer en phase opérationnelle, cinq groupes de travail ont été constitués : trois chargés de définir des critères objectifs d'évaluation de la durabilité des matières premières pour chacun des trois piliers du développement durable (économie, environnement, social), un groupe communication et un groupe sur l'ingénierie du dispositif. « La plateforme devrait délivrer ses premières conclusions d'ici à la fin de l'année », précise Jean-Luc Cade.


L'écotaxe, une distorsion insupportable


« On s'est réveillé un peu tard ». Jean-Luc Cade reconnaît que les coopératives de nutrition animale auraient dû s'opposer plus tôt à l'écotaxe. « Dans la configuration actuelle, les produits  de l'élevage en France risquaient de supporter cinq à six fois la taxe contre une seule fois pour les produits d'importation : ce serait une distorsion insupportable pour nos filières d'élevage en difficulté ». Pour la profession, qui produit tous les ans un peu plus 21 millions de tonnes d'aliments, ce serait un surcoût de 25 M€ au minimum. Coop de France Nutrition animale estime la charge supplémentaire pour l'éleveur « entre 0,5 à 2 euros par tonne d'aliment ». Pour sortir de l'impasse actuelle, Jean-Luc Cade imagine la nomination d'un monsieur « Ecotaxe ». A lui de proposer « un système de prélèvements gagnant-gagnant qui ait à la fois un intérêt économique et sociétal ».


Poursuite de l'érosion des fabrications d'aliments


La production française d'aliments composés devrait atteindre 21 millions de tonnes en 2013, selon les prévisions de Coop de France Nutrition animale et du Snia. C'est 200 000 tonnes de moins qu'en 2012 (- 0,9 %). Ce recul de la production cache des disparités selon les espèces. Celui des aliments porcs s'accentue (-3,7 %), confirmant une érosion de l'activité depuis douze ans. En bovins, la demande en correcteurs azotés, liée à l'envolée des prix des tourteaux, soutient l'activité. La reprise d'activité en poulet de chair (+ 3,2 %) et en pondeuse (+ 6,2 %) ne compense pas complètement les fortes baisses des autres productions avicoles, et notamment celles des aliments palmipèdes (- 5,3 %) et dindes (- 12,1 %).