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Congrès de la FNSEA : la contractualisation, clé de la stabilisation des filières

Le | Agrofournisseurs

Xavier Beulin s’est voulu rassembleur dans son allocution de clôture du congrès de la FNSEA, qui s’est tenu les 30 et 31 mars à Saint-Malo. En préambule, il a listé les atouts du secteur primaire : 15 % des emplois non délocalisables, 9 milliards d’euros d’excédents à la balance commerciale et 20 % de la production agricole européenne sous bannière française. Puis il a décliné les difficultés du monde agricole : perte de compétitivité, volatilité des prix, stigmatisation des pratiques sur les questions environnementales, afin de mettre en perspective le rapport d’orientation voté la veille. Rapport qui doit inscrire les entreprises dans la croissance durable : « économique sur le long terme, soutenable sur le plan environnemental, et responsable envers les agriculteurs, les territoires et la société ».

Anne Delettre

Photos : Xavier Beulin, président de la FNSEA et François Fillon, premier ministre lors de leurs allocutions au congrès de la FNSEA.

La contractualisation est au cœur des enjeux économiques. « Celle défendue par la FNSEA est une démarche co-responsable de l’ensemble d’une filière. Elle vise à dire à notre aval que nous avons besoin de lui, mais aussi de lui rappeler comme au consommateur que nous lui garantissons des produits sécurisés en quantité comme en qualité (..) il s’agit de remédier au déséquilibre des rapports de forces économiques et de protéger la production agricole ». La contractualisation n’est pourtant pas un levier nouveau. Dans ce jeu des rapports de force, il a toutefois souligné le rôle des organisations de producteurs et le regroupement de l’offre.

En réponse, François Fillon a salué l’instauration « de relations contractuelles écrites pour donner plus de visibilité. Rappelant que pour la filière laitière, le texte était entré en vigueur le 1er avril, admettant aussi que  »pour les fruits et légumes, il y avait encore des ajustements à faire ».

Xavier Beulin a interpellé le Premier ministre sur les difficultés de l’élevage, même si les filières et opérateurs ont formalisé des propositions qui seront opérationnelles avant l’été : « cela ne dédouane pas de l’obligation de répercuter dans les prix de vente aux consommateurs la hausse des coûts de l’alimentation animale ».

Il a aussi demandé aux pouvoirs publics de respecter les engagements sur la fiscalité des biocarburants, de ne pas laisser les agriculteurs ayant investi dans les panneaux photovoltaïques sans solution et de veiller à ce que la méthanisation conserve sa dimension agricole et reste prioritairement centrée sur des projets collectifs de taille moyenne privilégiant l’utilisation des effluents.

François Fillon a assuré de son soutien pour le biogaz avec un tarif de rachat d’ici à la fin avril équivalent à celui pratiqué en Allemagne. « Dès cet été le biogaz sera injecté dans le réseau de gaz naturel ».


Allègement du coût du travail pour les permanents

L’allègement du coût du travail pour les salariés permanents des entreprises agricoles a été la mesure forte annoncée par François Fillon ce jeudi 31 mars. Avec pour perspective, une application en 2012. Le Premier ministre a reconnu la légitimité de cette question, mais aussi sa complexité, avec en balance le financement du pacte social : « plus généreux et solidaire qu’ailleurs ».

Pour le Premier ministre, la compétitivité des exploitations agricoles peut aussi être améliorée grâce à la différenciation des produits, mais aussi en aidant l’industrie agro-alimentaire à gagner des parts de marché. Elle doit dans ce cas disposer de fonds propres pour se développer. Le ministre a pris pour exemple la création du Fonds stratégique d’Investissement qui a permis aux Coopératives Limagrain et Siclaé de bénéficier de 200 millions d’euros.