Contrats interfilière : une feuille de route la semaine prochaine
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Le 24 mars, la contractualisation était à l’honneur au ministère de l’Agriculture. Bruno Le Maire recevait en effet les représentants des filières animales et végétales pour recueillir leurs réflexions. Objectif : gérer la volatilité du prix des matières premières.
« Depuis plusieurs mois, les différents métiers (collecte, bétail viande, aviculture, nutrition animale…) planchent ensemble sur le sujet, précise Vincent Magdelaine, directeur général de Coop de France métiers du grain. Jeudi, nous avons donc présenté au ministre nos propositions, basées sur la mise en place de contrats bipartites entre chaque maillon d’une filière. Dans les jours à venir, nous lui remettrons une feuille de route dans laquelle sera précisé le rôle de chacun. L’idée étant bien sûr d’avancer ensemble, de façon concertée, pour tenir les délais : à savoir le 29 juin ». Anne Gilet
Photo : Vincent Magdelaine, Coop de France : « une proposition fondée sur la mise en place de contrats bipartites ».
Le document de Coop de France détaille les différents cas de figure pour lesquels des contrats pourraient être établis : entre un OS et un fabricant d’aliments, entre un fabricant et un éleveur, entre un éleveur et un transformateur…. Le cas de la filière laitière et porcine est traité à part, en détail.
Dans le cas particulier du lait, la FNCL propose de prévoir dans les contrats entre éleveurs et transformateur un dispositif de différenciation du couple « volume/prix » en fonction des débouchés du lait. Il s’agit d’un outil de pilotage de l’offre au plus près des débouchés de chaque entreprise. Il fournirait aux éleveurs de la stabilité pour une grande partie de leur production (nécessaire pour des investissements), de l’information et de la visibilité sur les cours mondiaux (pour une production en marginal).
Pour le porc, la situation, bien que tout aussi urgente, semble plus délicate. « Il est capital de créer, en parallèle du marché spot actuel, un marché à livraison différée pour assurer aux éleveurs une visibilité sur les prix pour une durée, au minimum, d’une bande », poursuit-il. La réflexion est d’ailleurs déjà en cours en Bretagne et pourrait aboutir assez rapidement à l’introduction de cotations pour livraisons sur des échéances de plusieurs mois. La volonté de toute la filière est réelle.
Pour tous, ces contrats « ne permettront pas aux éleveurs de gagner plus d’argent s’ils ne peuvent répercuter leurs coûts de production à l’aval ». Un message qui rappelle le rôle clé de la grande distribution et par là même celui du ministre, chargé de discuter avec les grandes enseignes.