Contre la volatilité : contractualiser, répercuter, réguler
Le | Agrofournisseurs
La contractualisation entre les filières végétales et animales se concrétisera d’ici au mois de juillet, selon l’annonce faite par leurs représentants, le 16 février, alors qu’ils planchent sur le sujet depuis septembre 2010. La FNSEA, Coop de France, Orama, la FNP, FNPL, FNB et CFA (pour les filières porcs, lait, bovins viande et aviculture), le SNIA (alimentation animale) ont présenté, en réponse à Bruno Le Maire, leurs propositions pour mieux coordonner les filières françaises et limiter les excès de volatilité des prix des matières premières, qui pénalisent les productions animales. Ces propositions, qui concernent l’amont de la production agricole, ne seront efficaces que si la grande distribution accepte d’intégrer les hausses de prix des matières premières vers le consommateur, ont-ils précisé. Autre piste de régulation évoquée, l’augmentation de la capacité de stockage française avec l’objectif d’un plan silo de 5 millions de tonnes. Mahaut Launay
Photo : De gauche à droite : Jean-Michel Serres, président de la FNP, Henri Brichart, président de la FNPL, Philippe Pinta, président d’Orama, Xavier Beulin, président de la FNSEA, Philippe Mangin, président de coop de France, Michel Prugue, président de la confédération française de l’aviculture, et Pierre Chevalier, président de la FNB.
Effort d’investissement estimé : 1 milliard d’euros, qui sera probablement porté, pour l’essentiel, par les organismes stockeurs. Pourra-t-il être soutenu dans le cadre du grand emprunt ? Impossible de répondre pour l’instant, a noté Philippe Pinta, président d’Orama. Il appelait aussi les pouvoirs publics à accélérer l’instruction de tels dossiers.
« Les propositions des filières agricoles concernent trois axes, a résumé Xavier Beulin, président de la FNSEA : la régulation, la contractualisation et la répercussion des prix ». La contractualisation se fera à plusieurs niveaux : entre collecteurs et fabricants d’aliments du bétail, via des contrats-type à prix lissés sur plusieurs mois ou estimés par un prix moyen. Des contrats également entre fabricants d’aliments et éleveurs pour assurer une visibilité aux producteurs sur les prix de l’alimentation. Autres pistes : la création de marchés à terme pour les tourteaux de colza ou les produits carnés.
Quant au volet répercussion de la hausse du prix des matières premières sur les produits vendus au consommateur, il s’agit d’une forme de « contractualisation “aval” ». Un indice pourrait par exemple figurer « en pied de facture » sur un certain nombre de produits de grande consommation, pour indexer leur prix à celui des matières premières impliquées dans leur fabrication. Les hausses seraient supportables pour le consommateur, ont martelé les représentants des filières : Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine, avançait le chiffre de 1,50 euro par personne pour la viande bovine. Un outil qui permettrait de répercuter également les baisses des prix vers le consommateur.
Participent à l’accord : l’associations générale des producteurs de blé (AGPB), l’association générale des producteurs de maïs (AGPM), la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), Orama, les fédérations nationales porcine (FNP), bovine (FNB), ovine (FNO), et des producteurs de lait (FNPL), la confédération française de l’aviculture (CFA), Coop de France (Métiers du grain, Nutrition animale, Bétail et Viandes, aviculture), la fédération du négoce agricole (FNA), le Syndicat des industriels de la nutrition animale (Snia).