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Coop de France : les secousses des marchés ébranlent la relation adhérent

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A une semaine du rendez-vous européen du bilan de santé de la Pac, l’assemblée générale de Coop de France-Métiers du grain, centrée sur la volatilité des marchés et la difficulté pour les coopératives à y faire face, revêtait un caractère particulier. Une table-ronde a permis d’évaluer l’impact de ces bouleversements sur les relations adhérents.

Des prix qui fluctuent autant en une journée qu’ils ne le faisaient auparavant en une campagne ; des cours multipliés par deux, ou divisés d’autant, entre la décision de semer et la récolte ! Les agriculteurs sont logiquement déstabilisés par ces fluctuations. Ils sont à la fois tentés d’en tirer directement profit ou à l’inverse de se replier vers leur coopérative pour retrouver un peu de sécurité. Il en résulte des engagements de plus en plus tardifs auprès des organismes stockeurs qui peinent d’autant plus à apprécier les volumes qu’ils vont pouvoir engager. Aucun doute, il faut un tempérament bien trempé pour arbitrer sereinement sur ces marchés. L’essentiel est cependant dans la capacité à former et informer les opérateurs, agriculteurs en tête, à développer les outils qui vont permettre de gérer les risques, mais aussi à s’appuyer, d’une manière formelle ou non, sur des structures suffisamment importantes pour s’offrir les bonnes expertises. C.D.

Photo : table ronde lors de l’assemblée générale de Coop de France.

La part des ventes à prix ferme est passée au sein de la Noriap (80) de 45 % en 2007-2008 à 20-25 % cette campagne, introduit Philipe Florentin, directeur général adjoint de cette coopérative. Un élement de fluctuation qui s’ajoute à beaucoup d’autres : le climat et ses conséquences autant en quantité qu’en qualité, le type d’engagement des adhérents mais aussi à la date à laquelle les agriculteurs vont se prononcer.

Des outils pour formaliser l’engagement des agriculteurs

Chez Maïsadour la commission commercialisation a élaboré un cahier des charges pour cadrer une nouvelle offre. « Elle doit être simple, accessible à tous les adhérents et constituer un choix réel. La marge pour le prix ferme doit être du même niveau que celle pour le prix moyen », résume son directeur, Michel Montet. Noriap a également fait plancher les membres de son conseil, lequel a proposé des contrats d’engagements modulés en fonction de la part revenant au prix de campagne et celle engagée sur un prix de marché adossé à Euronext.

Les marchés à terme sont très largement utilisés en distribution, un peu moins dans la relation avec les adhérents. Les volumes traités se sont toutefois envolés en blé et colza, alors que le maïs peine à démarrer réellement. Patrick Gentile, d’Euronext, note à ce propos une corrélation remarquable entre cours du colza et du blé sur le terme et sur physique.

« Dans des années violentes à la hausse ou à la baisse, les acheteurs sont assez paralysés. Le terme permet de se déconnecter de l’immédiat et d’agir », confirme Philippe Florentin. Tous ces outils supposent cependant des expertises solides, mais aussi « la mise en place de procédures de contrôle dans les coopératives pour qu’elles ne génèrent pas d’autres risques ailleurs », a souligné Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France-Métiers des grains.

Pour Alain Benloulou, vice-président du Syral, en charge des achats de céréales, il faut clairement former et contrôler l’usage de ces outils.

Michel Montet, directeur général de Maisadour

Landes, Gironde et départements limitrophes

collecte de 900 000 tonnes, à 90 % maïs

Philipe Florentin, directeur général adjoint à Noriap

Zone de collecte : Somme, Seine Maritime,nord de l’Oise

Collecte 1,4 Mt dont un million de tonnes en céréales