Référence agro

Corteva affiche ses ambitions sur le marché fongicide

Le | Agrofournisseurs

Neuf mois après le début des travaux, la société Corteva - la division agriculture issue de la fusion de Dow et Dupont - a officiellement, le 19 septembre, présenté sa nouvelle unité de conditionnement de produits d’origine naturelle, sur son site de Cernay (68). Un investissement de 20 millions d’euros pour ce bâtiment de 4000 m², où seront « conditionnées les nouvelles générations de produits de protection des plantes », s’enthousiasme Patrice Swinnen, le directeur du site. La mise en production devrait débuter dès le mois d’octobre 2019 et la création de 50 emplois est attendue durant les quatre prochaines années.

Attente des AMM de l’Inatreq pour fin 2020

Y sera notamment conditionné l’Inatreq, le fongicide pour céréales de Corteva, homologué au niveau européen en 2019. Les AMM au niveau national sont attendues pour le troisième trimestre 2020. Les objectifs affichés de vente du produit, d’ici à 2023, sont de 275 millions d’euros. « L’Inatreq est la première nouvelle famille de fongicides pour céréales à arriver sur le marché en quinze ans. Cela change la donne », précise Susan Lewis, Senior vice-présidente et responsable opérations de Corteva. En ce qui concerne son utilisation, l’ambition est que celui-ci « ne soit pas utilisé seul, pour éviter l’apparition de résistances », explique Jean-Philippe Legendre, directeur France de Corteva. La société souhaite aussi se positionner sur le marché des solutions combinatoires, compte tenu, notamment, de la pression réglementaire « particulièrement forte en France », détaille Jean-Philippe Legendre. Une première association avec le prothioconazole est annoncée. Des réflexions sont actuellement en cours pour développer des « associations en pack ».

Une ambition forte pour le marché des fongicides

Avec ce nouveau produit, Corteva veut également accroître son offre fongicides, bien moins étoffée que les gammes herbicides et insecticides. « Nous n’avons pas une grande expérience dans ce domaine, mais nous construisons notre expertise. Ce sont des opportunités nouvelles pour nous. Si l’on considère l’évolution de la réglementation, les cartes du marché vont être redistribuées, nous sommes plutôt confiants », indique Éric Dereudre, directeur Europe du Nord de Corteva. Avec cette production d’Inatreq, un produit d’origine naturelle, obtenu à partir de la fermentation d’une bactérie, la société veut répondre aux attentes des consommateurs. Sans oublier, en premier lieu, l’intérêt des agriculteurs. « Ce qui est important pour nous est de produire des solutions techniques qui fonctionnent, et dans la mesure du possible, d’origine naturelle », précise Éric Dereudre.

Développer l’offre de biosolutions

L’occasion pour Corteva de rappeler ses ambitions pour le marché des biosolutions. En biocontrôle, la société occupe 10 % du marché français, soit 12 M€. Le développement des solutions d’origine naturelle et de biocontrôle sont deux axes forts de la stratégie de l’entreprise. Un troisième levier les complète : « le développement de la biostimulation autour de la semence. Il y a des gains de productivité à trouver. On ne pourra faire que ça, mais cela débouchera peut-être sur des projets industriels à moyen-terme », souligne Maxime Champion, directeur marketing chez Corteva France.

  • Chiffre d’affaires monde : 14 milliards de dollars (56 % semences, 44 % produits phytosanitaires)
  • Chiffre d’affaires France : 240 millions d’euros (35 % semences, 65 % produits phytosanitaires)